Stella Stevens (1938-2023)
Elle avait donné la réplique à Elvis Presley dans Des filles, encore des filles ! (Taurog, 1962) et à Jerry Lewis dans le célèbre Docteur Jerry et Mister Love (Lewis, 1963). L'actrice américaine Stella Stevens est décédée le 17 février 2023 à l'âge de 84 ans de la maladie d'Alzheimer.
Mariée à 17 ans, maman à 18 et divorcée à 19 ! De son vrai nom Estelle Eggleston (Stephens est le nom de famille de son seul et unique mari, garagiste de son état), Stella Stevens avait déjà vécu la vie de Madame Tout-le-monde avant de se lancer dans la belle carrière d’actrice… et de modèle photo un peu olé-olé !
Car si la jeune femme pointe pour la première fois sa jolie silhouette et sa blondeur naturelle sur grand écran en 1959, la belle « éclate » aux visages de la population mâle en se dévoilant en Playmate du mois dans le numéro de Playboy de janvier 1960.
Son premier rôle au cinéma, Stella Stevens le décroche en 1959 dans L’habit ne fait pas le moine de Frank Tashlin, une fantaisie chantante avec Bing Crosby et Debbie Reynolds. Mais c’est surtout son interprétation de la dénommée Appassionata Von Climax dans Lil’l Abner (Melvin Frank, 1959) qui fait fureur. Une interprétation tellement troublante que la profession, les yeux rivés sur son décolleté, lui décerne en 1960 le Golden Globe du meilleur espoir féminin, ex-æquo avec Tuesday Weld, Angie Dickinson et Janet Munro, trois autres beautés.
Elvis Presley et Stella Stevens
La carrière cinématographique de Stella Stevens est lancée ! Et dès le début des années 60, elle arrive à décrocher des premiers rôles. La blonde pulpeuse se fait alors une spécialité de donner la réplique à des pointures qui ont de la voix et qui savent se déhancher. Stella Stevens se retrouve ainsi face au chanteur Bobby Darin dans La Ballade des sans-espoir de John Cassavetes en 1961, et rencontre le King himself, Elvis Presley, dans Des filles, encore des filles ! Stella Stevens est alors au sommet de son art (d’autant qu’elle continue de temps en temps à montrer ses rondeurs dans Playboy, ce qui est toujours bon pour la notoriété…).
C’est à ce moment-là que Jerry Lewis l’embauche pour en faire son faire-valoir dans le célèbre Docteur Jerry et Mister Love (photo ci-contre).
Dans la foulée, Stella Stevens joue une séductrice sexy, cherchant à affoler le veuf Glenn Ford dans Il faut marier papa (1963) de Vincente Minnelli, fait une incursion dans le western (Le Bataillon des lâches, Marshall, 1964) et tape dans l’œil de Dean Martin dans Matt Helm, agent très spécial (Karlson, 1966).
Sa carrière cinématographique, l’âge venant, commence toutefois à battre de l’aile. Dès la fin des années 1960, Stella Stevens se retrouve donc à barboter dans des comédies hollywoodiennes poussives ou des films de série B anorexiques. A cette époque, seul émerge son rôle, peut-être le meilleur de sa carrière, dans Un nommé Cable Hogue (Peckinpah, 1970), aux côtés de Jason Robard (photo ci-dessus). Certes, son physique est toujours bien mis en valeur, mais elle démontre que, justement, elle n’a pas qu’un physique.
Deux ans plus tard, nous retrouvons l'actrice au casting du fameux film-catastrophe L'aventure du Poséidon (Neame, 1972). Stella Stevens y joue la femme un peu olé-olé d'Ernest Borgnine, mais elle n'arrive pas, toutefois, à survivre jusqu’au mot FIN.
Par la suite, la carrière cinématographique de Stella Stevens coula par le fond... à l’instar du Poséidon. Mais l’actrice, intelligemment, avait su se reconvertir à la télévision où elle a enchaîné sans mollir téléfilms et séries TV depuis le milieu des années 70 jusqu'aux années 2000 (on a pu la voir dans WonderWoman, Flamingo Road, Santa Barbara, Hôpital Central). Toujours bon pied bon œil, Stella Stevens avait continuer également à honorer de sa présence de petits films d’horreur (sortis généralement directement en vidéo), comme, notamment, L’Attaque des fourmis géantes (Olen Ray, 2005).