William Hurt (1950-2022)

Publié le par lefilmdujour

William Hurt en 1984 (FOTOS INTERNATIONAL / SHUTTERSTOCK / SIPA)

Au cinéma, on l’avait remarqué dès le début des années 1980 alors qu’il incarnait un chercheur anthropologue qui utilise un produit hallucinogène puissant permettant de régresser vers les premiers états de l’humanité dans Au-delà du réel (1981) de Ken Russell. Et il avait décroché l’Oscar du meilleur acteur et le prix d’interprétation à Cannes pour le rôle d’un étalagiste homosexuel enfermé dans la même cellule qu’un révolutionnaire dans Le Baiser de la femme-araignée (1984) d’Hector Babenco. L’acteur américain William Hurt est décédé le 13 mars 2022 à l’âge de 71 ans d’un cancer.

William Hurt avait commencé sa carrière au théâtre à la fin des années 1970. Au cinéma, ses débuts sont marqués par plusieurs collaborations avec le réalisateur Lawrence Kasdan avec qui il tourne le thriller plutôt hot La Fièvre au corps (1981) face à Kathleen Turner, puis Les Copains d’abord (1983) aux côtés d'autres acteurs au fort potentiel dont Kevin Kline, Glenn Close, Tom Berenger et Jeff Goldblum. (Il travaillera encore avec Kasdan sur Voyageur malgré lui, 1988.)

Dans les années 1980, William Hurt rencontre sur le tournage des Enfants du silence (Haines, 1986) Marlee Matlin, qui décroche l’Oscar de la meilleure actrice pour le rôle d’une jeune femme sourde de naissance qui refuse la communication orale (et avec qui il entretiendra une relation chaotique de deux ans).

L’acteur passe alors devant la caméra de Woody Allen (Alice, 1990, où il est le mari infidèle du personnage joué par Mia Farrow), Wim Wenders (Jusqu’au bout du monde, 1991), Wayne Wang (Smoke, 1991), Franco Zeffirelli (Jane Eyre, 1995, avec Charlotte Gainsbourg dans le rôle-titre), Chantal Akerman (Un divan à New York, 1995), Istvan Szabo (Sunshine, 1999).

Mia farrow et William Hurt dans Alice (1990)

William Hurt renoue avec le fantastique et la science-fiction en jouant dans Dark City (1996) d’Alex Proyas, Perdus dans l’espace (1998) de Stephen Hopkins, A.I. (2001) de Steven Spielberg, Le Village (2003) de M. Night Shymalan. Le rôle du frère du personnage incarné par Viggo Mortensen dans A History of Violence (2004) de David Cronenberg lui vaut une nomination à l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle.

De fait William Hurt est devenu un second rôle de luxe au cinéma, un statut qu’il confirmera dans les années qui suivent. Il entre même dans l’univers Marvel en incarnant le général puis secrétaire d’État Thaddeus « Thunderbolt » Ross (photo ci-dessous) dans L’Incroyable Hulk (2007) de Louis Leterrier, Captain America : Civil War (2015), Avengers : Infinity War (2017) et Avengers : Endgame (2018) des frères Russo, et Black Widow (2019) de Cate Shortland.

William Hurt, qu’on avait vu aussi ces dernières années dans la série Goliath diffusée sur la plate-forme Amazon, avait plusieurs fois flirté avec le cinéma français. Il a donné la réplique à Juliette Binoche dans Un divan à New York, à Catherine Deneuve dans Au plus près du paradis (2002) de Tonie Marshall puis à Julie Delpy dans La Comtesse (2008), film réalisé par celle-ci.

L’acteur avait aussi tourné sous la direction de Sandrine Bonnaire dans J’enrage de son absence (2011). William Hurt et Sandrine Bonnaire s’étaient rencontrés en 1991 sur le tournage de La Peste de Luis Penzo et leur union, qui avait duré plusieurs années, avait donné naissance à une fille née en 1994. Père de quatre enfants, William Hurt avait été marié à l’actrice Mary Beth Hurt de 1971 à 1982. 

Publié dans Claps de fin

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