Carol Lynley (1942-2019)

Publié le par lefilmdujour

Réputée à juste titre pour le rôle de la jeune mère dont la fille a semble-t-il disparu (mais a-t-elle vraiment une fille…) dans l’excellent et intrigant Bunny Lake a disparu (1965) d’Otto Preminger, l’actrice américaine Carol Lynley est décédée le 3 septembre 2019 à l‘âge de 77 ans.

Carol Lynley, qui avait démarré sa carrière sous le nom de Carolyn Lee, est mannequin enfant avant de fouler les planches de Broadway dès l’âge de 15 ans. C’est pour les studios Disney qu’elle apparaît pour la première fois sur grand écran, dans le western Rebelle de la prairie (Daugherty, 1958). Carol Lynley se distingue dès l’année suivante aux côtés de Brandon DeWilde dans La Fille en blue-jeans (1959) où les deux acteurs incarnent des teenagers qui, confrontés à la grossesse de la jeune fille, envisagent l’avortement… Son interprétation lui vaut une nomination au Golden Globe de la meilleure révélation féminine de l’année.

Carol Lynley et Tom Tryon sur le tournage du Cardinal d'Otto Preminger

On la voit ensuite dans Les Lauriers sont coupés (Ferrer, 1961), la suite des Plaisirs de l’enfer (Robson, 1957), tous deux inspirés des romans de la série Peyton Place de Grace Metalious, puis dans El Perdido (1961), le western de Robert Aldrich avec Rock Hudson et Kirk Douglas, et Le Cardinal (1963) d’Otto Preminger dans un double rôle (la sœur et la nièce du prêtre qui finit cardinal après moult vicissitudes  interprété par Tom Tryon).

Carol Lynley donne la réplique à Jack Lemmon dans la comédie Oui ou non avant le mariage (Swift, 1963), accompagne Ann-Margret et Pamela Tiffin dans Trois filles à Madrid (Negulesco, 1964) et côtoie dans un asile psychiatrique Stuart Whitman, Roddy McDowall et Lauren Bacall dans le film néo-noir La Mission de Mister Manning (Sanders, 1964).

Laurence Olivier et Carol Lynley dans Bunny Lake a disparu d'Otto Preminger

1965 est une année charnière pour Carol Lynley. Alors qu’elle tourne Bunny Lake a disparu, qui restera son meilleur rôle, elle incarne l’actrice blonde platine des années 1930 Jean Harlow dans Harlow, un film à petit budget réalisé par Alex Segal (une œuvre qui souffrira de la comparaison avec Harlow, la blonde platine tourné la même année par Gordon Douglas avec Carroll Baker) et rompt définitivement avec son image de jeune première en posant nue dans Play-boy.

La suite de la carrière de Carol Lynley prend alors un virage vers la télévision et les films de genre ou de série B comme Le Coup du lapin (Holt, 1967), La Malédiction des Whateley (Greene, 1967), Histoire d’un meurtre (Sparr, 1969), Attention au blob (Hagman, 1971)… Sur le petit écran, l’actrice participe à des séries TV comme Des agents très spéciaux, Les Envahisseurs, Sur la piste du crime, La Grande vallée, L’Immortel, Mannix, Le Sixième sens

En 1972, Carol Lynley fait partie du voyage dans L’Aventure du Poséidon de Ronald Neame aux côtés de Gene Hackman, Ernest Borgnine, Roddy McDowall, Stella Stevens et Shelley Winters. Elle y incarne la chanteuse lors de cette fameuse soirée de la Saint-Sylvestre qui voit le paquebot renversé par une vague scélérate. La chanson qu’elle interprète (« The Morning After »), mais sa voix est doublée, remporte l’Oscar de la meilleure chanson originale.

Tout en menant une carrière prolifique de guest star à la télévision jusqu’à la fin des années 1980 (Sergent Anderson, Hawaï, police d’état, Drôles de dames, Pour l’amour du risque, L’Homme qui tombe à pic, L’Île fantastique, etc.), l’actrice continuera à apparaître dans quelques films de genre au cinéma à l’instar de Déluge sur la ville (Bellamy, 1977) (tourné pour la télévision mais sorti en salles en France), Le Chat et le canari (Metzger, 1977), Alerte dans le cosmos (McCowan, 1979) ou Vigilante, justice sans sommation (Lustig, 1981).

En 2006, Carol Lynley avait fait sa dernière apparition devant une caméra pour le moyen métrage Vic tourné par le défunt fils de Sylvester Stallone, Sage Stallone (1976-2012). Mariée de 1960 à 1964 avec un publicitaire, Carol Lynley avait vécu une relation prolongée mais intermittente de 18 ans avec le célèbre écrivain, journaliste et présentateur britannique David Frost.

Publié dans Claps de fin

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