Tab Hunter (1931-2018)
Icône hollywoodienne des années 1950, l’acteur et chanteur Tab Hunter, qui partagea le haut de l’affiche de plusieurs films avec Natalie Wood (Collines brûlantes, Heisler, 1956 ; Tête brûlée, Butler, 1956) et qui fut très apprécié par le réalisateur William Wellman (Track of the Cat, 1954 ; Escadrille Lafayette, 1958), est décédé le 8 juillet 2018 à l’âge de 86 ans, à trois jours de son 87e anniversaire.
Musclé, cheveux en brosse, yeux bleus et beau gosse, Tab Hunter, de son vrai nom Arthur Kelm, est repéré par l’agent Henry Wilson, spécialisé dans le placement de jolis garçons sur grand écran comme Guy Madison ou Robert Wagner. Il apparaît pour la première fois au cinéma dans le film noir Marqué par la loi (1950) de Joseph Losey et, dès l’année suivante, il donne la réplique à la torride Linda Darnell dans L’Île du désir (1951) de Stuart Heisler.
Tab Hunter et Natalie Wood dans Collines brûlantes (1956)
Embauché par la Warner, Tab Hunter croise John Wayne dans Le Renard des océans (Farrow, 1954), incarne le frère cadet de Robert Mitchum dans le western Track of the Cat, où sa prestation est remarquée, et travaille pour Raoul Walsh dans le film de guerre Le Cri de la victoire (1954) où il est un jeune Marine athlétique qui a une aventure avec une femme plus âgée (Dorothy Malone), combat en Nouvelle-Zélande, avant de rentrer à la maison où l’attend sa belle fiancée (Nancy Olson). Le succès du film pousse alors la Warner à promouvoir son poulain dans trois longs métrages aux côtés de la jeune Natalie Wood (deux seulement seront effectivement tournés et très appréciés du public).
Tab Hunter et Etchika Choureau dans Lafayette Escadrille (1958)
Lancé également dans une carrière de chanteur avec un méga-hit en 1957 (Young Love), Tab Hunter est au sommet au cinéma lorsqu'il tourne Lafayette Escadrille, le dernier film réalisé par le vétéran William Wellman, puis le western Le Salaire de la violence (Karlson, 1958) aux côtés de Van Heflin et la comédie musicale Damn Yankees! (a.k.a. Cette satanée Lola), signée George Abbott et Stanley Donen. En 1959, il côtoie encore Gary Cooper et Rita Hayworth dans Ceux de Cordura de Robert Rossen et Sophia Loren dans Une espèce de garce de Sidney Lumet. Tab Hunter rencontre aussi le succès à la télévision, le rôle de Donald Bashor dans Portrait of a Murderer, épisode de la série Playhouse 90, lui valant une nomination à l’Emmy Award.
Tab Hunter et Divine dans Polyester (1981)
Les années 1960 voient néanmoins l’étoile de Tab Hunter pâlir au cinéma, d’autant qu’il a abandonné son contrat avec la Warner. Après Mon séducteur de père (1961), comédie avec Fred Astaire et Debbie Reynolds, il file en Europe où on le voit notamment dans un western spaghetti (La vengeance, c’est mon pardon, Mauri, 1967), un film de guerre (Le Pont sur l’Elbe, Klimowsky, 1968) et un policier (Échec international, Rosati, 1968). Si l’on excepte sa participation aux côtés de Paul Newman dans Juge et hors-la-loi (Huston, 1972), il faudra attendre les années 1980 pour revoir Tab Hunter faire sensation face à Divine dans les parodiques Polyester (1981) de John Waters et Lust in the Dust (1984) de Paul Bartel. On l’avait aussi vu en professeur dans Grease 2 (1982) de Patricia Birch.
Tab Hunter et Anthony Perkins dans les années 1950
Dans sa jeunesse, Tab Hunter, archétype de la masculinité américaine, avait beaucoup souffert des tentatives de la presse de révéler son homosexualité, ce qui aurait mis fin à sa carrière. En 2005, dans son autobiographie intitulée Tab Hunter Confidential: The Making of a Movie Star, il révélait son orientation sexuelle et la volonté des studios d’organiser des romances fabriquées avec des actrices comme Natalie Wood ou Debbie Reynolds. Tab Hunter a vécu de longues relations amoureuses avec l’acteur Anthony Perkins et le champion de patinage artistique Ronnie Robertson. Depuis plus de 35 ans, il partageait la vie du producteur de cinéma Allan Glaser.