Zombie futé n°14 : Zombie Apocalypse
Un film (vidéo) de Ryan Thompson (2010)
Précision, il existe un autre Zombie Apocalypse (film TV de Nick Lyon, 2011) mais ce n’est pas celui-là. Il existe également un Scouts Guide to the Zombie Apocalypse (Christopher B. Landon, 2015), connu sous le titre français de Manuel de survie à l'apocalypse zombie, qui n’a rien à voir non plus.
On suppute que les deux précités sont mauvais. Mais celui-là les surpasse. Et de loin.
Mais attention, c’est un nanar ! Donc, profitons-en !
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’est pas facile de cueillir des nanars dans la grande forêt des films zombies. Il y a pléthore de mauvais, voire très mauvais, films (voire même très très mauvais) mais très peu qui poussent le ridicule au-delà du cercle des bordures et déclenchent le rire. La principale raison tient au fait qu’il n’est pas très difficile, pour un réal même débutant, de filer le frisson au spectateur. Il suffit de quelques pièces obscures à explorer, d’une caméra portée et d’apparitions soudaines de goules méchantes.
Alors quand on tombe sur un type incapable de nous faire peur même dans ces conditions, on se frotte les mains et on commence à pouffer. Rappelons pour la peine quelques règles d’or du nanar auquel ce métrage n’échappe pas.
Règle numéro un : embaucher l’acteur le plus mauvais du monde. Là, on est servis. Ils sont tous nuls, voire encore plus. Ce sont évidemment les « encore plus » qui nous font rire. Exemple ici : une sorte de clone improbable d’Elvis, qui prend très temporairement la conduite des opérations dans le bar où ont échoué les protagonistes (cela se passe à 19'50").
Règle numéro deux : une absence de figurants non assumée. Revenons dans notre bar. Celui-ci est censé être bondé, or les voix résonnent étrangement et le réal a beau essayer de cacher la misère en ne tournant que des gros plans, on comprend tout de suite qu’il n’y a que cinq/six personnes dans le rade plein à craquer. Et quand une des portes cède sous les coups d’une meute de… trois individus, c’est qu’on avait pas plus de figurants sous la main. Conséquence, quand une deuxième porte cède et que vous voyez se profiler trois pseudozombies, vous pouvez être sûrs que ce sont les mêmes. Et là, le rire se déclenche. Il redouble même quand quelques secondes plus tard les héros affrontent une foule immense (si on en juge par le bruit de foule immense qu’elle produit)… d’une vingtaine de gugusses singeant sans conviction une démarche zombie sur le parking du rade.
Règle numéro trois : surjouer chaque geste. Dans l’idée du réal il s’agit d’impressionner le spectateur pour pas un rond. A votre niveau de perception c’est un stratagème minable pour masquer la vacuité du propos. Par exemple, le héros ne fait pas que tourner le bouton d’une radio pour écouter des messages de « Survivers », il la prend et la pose brutalement sur la table avant de l’ouvrir (cela se passe à 39'24'').
Tout est à l’avenant, et ma foi… c’est tellement bon de rire.
Fab Free
PS : le film est disponible sur YouTube :