Philippe Labro (1936-2025)

Journaliste, écrivain, homme de médias, parolier (notamment pour Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et Jane Birkin) et réalisateur (avec sept longs métrages tournés pour le grand écran), Philippe Labro est décédé le 4 juin 2025 à l’âge de 88 ans.

Cinéphile et ami proche de Jean-Pierre Melville (il est l’un des intervenants dans le documentaire Sous le nom de Melville (2008) d’Olivier Bohler), Philippe Labro réalise son premier long métrage en 1969. Tout peut arriver se concentre sur un journaliste de retour en France après plusieurs années passées aux États-Unis – une expérience vécue par Philippe Labro présent sur place lors de l’assassinat du président Kennedy en 1963, événement qu’il couvre pour France Soir pendant trois ans. Au générique du film, Jean-Claude Bouillon, Catherine Allégret, Chantal Goya, Catherine Deneuve (dans son propre rôle) et un Fabrice Luchini de 17 ans qui fait là sa première apparition au cinéma.

Philippe Labro signe ensuite le très réussi Sans mobile apparent (1971), adaptation d’un roman policier d’Ed McBain (Dix plus un), avec Jean-Louis Trintignant, Dominique Sanda, Laura Antonelli, Carla Gravina, Stéphane Audran, Paul Crauchet, Jean-Pierre Marielle et Sacha Distel. Il travaille par la suite avec Jean-Paul Belmondo (L’Héritier, 1973 ; L’Alpagueur, 1975), Yves Montand (Le Hasard et la violence, 1973), Claude Brasseur (La Crime, 1983) et Gérard Depardieu et Nathalie Baye (Rive droite, rive gauche, 1984).

Auteur de plus d’une vingtaine d’œuvres littéraires, Philippe Labro a vu plusieurs de ses romans adaptés pour le petit ou le grand écran. Ce fut le cas de Des feux mal éteints, histoire d’un jeune journaliste parisien qui part pour la guerre d’Algérie en tant qu’appelé du contingent (Des feux mal éteints, 1993, réalisé par Serge Moati), L’Étudiant étranger (L’Étudiant étranger, 1993, d’Eva Sereny), Le Petit garçon (Le petit garçon, 1993, de Pierre Granier-Deferre).

Au cinéma, Philippe Labro est apparu, dans Made in USA (1966) de Jean-Luc Godard (où il joue son propre personnage), dans Le Chat et la souris (1975) de Claude Lelouch, ainsi que dans certains de ses propres films (Tout peut arriver ; Sans mobile apparent ; L’Héritier).