Sara Montiel (1928-2013)

Publié le par lefilmdujour

Sara Montiel (1928-2013)
Inoubliable dans deux westerns de la grande époque hollywoodienne (Vera Cruz, Aldrich, 1954 et Le jugement des flèches, Fuller, 1957) et idolâtrée en Espagne pour ses rôles dans une dizaine de mélodrames à succès, l’actrice - et chanteuse - espagnole Sara (ou Sarita) Montiel est décédée le 8 avril 2013 à l’âge de 85 ans.
Sara Montiel (1928-2013)

Sara Montiel et Gary Cooper dans Vera Cruz (Aldrich, 1954)

Sara Montiel avait débuté au cinéma au milieu des années 1940 et s’était fait remarquer avec de petits rôles dans des superproductions espagnoles de l’époque comme Poignard et trahison (Orduña, 1948) avec Aurora Batista en vedette. Se sentant néanmoins peu valorisée, l’actrice avait filé au Mexique au détour des années 1950 où elle acquit rapidement une grande notoriété grâce à plusieurs mélodrames et, notamment, au Bagne des filles perdues (Delgado, 1951). Repérée par Hollywood, elle traversa sans sourciller le Rio Grande. Dans la Mecque du cinéma, Sara Montiel enchaîna trois films : Vera Cruz, face à Gary Cooper, Sérénade (1955), sous la direction de celui qui allait devenir son époux pendant sept ans (Anthony Mann), et Le jugement des flèches, face à Rod Steiger.
Sara Montiel préféra malgré tout revenir en Espagne pour tourner sous la direction de Juan de Orduña le film qui allait la hisser au rang de plus grande star du cinéma espagnol : Valencia (1957). L’actrice, qui exigea de chanter elle-même dans tous les numéros musicaux, y interprète une chanteuse alcoolique et déchue à qui son ancien mentor propose de retrouver son rang de star… Le public espagnol y vit une sorte de parallèle entre le rôle et la carrière espagnole de Sara Montiel, et propulsa l’encore jeune femme vers le statut d’icône populaire charismatique au fort potentiel érotique (le Caudillo lui-même, paraît-il, fut émoustillé, c’est dire !).
Forte de cette réussite, l’actrice enchaîna alors les rôles du même acabit pendant une dizaine d’années sans que le succès ne se démente, tout du moins, dans les premiers temps : La violetera (Amodori, 1958), film qui la fait connaître du monde entier, Carmen de Grenade (De Micheli, 1959), Mon dernier tango (Amadori, 1960), Magdalena (Amadori, 1961), Une dame aux camélias (Balcazar, 1962), etc. Sara Montiel, qui mit un terme à sa carrière cinématographique en 1975, tint son dernier rôle important dans Variétés (1973) de Juan Antonio Bardem.
Sara Montiel (1928-2013)
Entrée dans la légende de son vivant, parfois considérée comme une Mae West ibère en raison de son fort tempérament, Sara Montiel fut adulée par plusieurs générations de cinéphiles. Pedro Almodovar, qui lui proposa un rôle qu’elle déclina dans Talons Aiguilles, lui rendit hommage en la faisant imiter à la perfection par un travesti (interprété par Gael Garnia Bernal) dans La mauvaise éducation (2003).

Publié dans Claps de fin

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