Aurora Bautista (1925-2012)

Publié le par lefilmdujour

Aurora Bautista (1925-2012)
Vedette du cinéma espagnol des années 50, l’actrice Aurora Bautista est décédée le 27 août 2012 à l’âge de 86 ans. Dès son premier film tourné pour le grand écran, elle avait incarné l’héroïne de Poignard et trahison (Orduña, 1948). Ce succès phénoménal du cinéma franquiste évoque le tragique destin de Jeanne, épouse de Philippe le Beau et mère de Charles-Quint, qui sombra progressivement dans une folie provoquée par un mari infidèle et ambitieux. « Aurora Bautista dans le rôle de Jeanne parvient à donner des accents tragiques à ce mélodrame où la force d’âme de la femme n’a d’égale que la lâcheté et la médiocrité des hommes », écrit Jean-Claude Seguin dans Histoire du cinéma espagnol, paru chez Nathan Université.
Aurora Bautista (1925-2012)

Aurora Bautista en tête d'affiche du premier film espagnol tourné en Cinémascope (La chatte sauvage, 1955)

Ayant signé un contrat d’exclusivité avec le studio espagnol Cifesa, très ancré à droite et ultracatholique, Aurora Bautista côtoie à nouveau Jorge Mistral et Sarita Montiel, ses partenaires de Poignard et trahison, dans Pequeñeces (1950) un autre film de Juan de Orduña. Il s’agit cette fois-ci d’une adaptation d’un roman écrit en 1890 par le père jésuite Luis Coloma, roman qui connut un succès retentissant par sa satire morale et sociale de l’aristocratie madrilène de la Restauration. Au rayon héroïne nationaliste (donc forcément prisée par le franquisme), Aurora Batista remettra le couvert en jouant en 1950 Augustine d'Aragon, figure emblématique de la résistance espagnole face aux armées napoléoniennes durant le siège de Saragosse (Agustina de Aragon, signé également par Juan de Ordoña).
Au début des années 50, l’actrice est encore en tête d’affiche du mélodrame à connotation patriarcale et religieuse Les condamnés (1953) de Manuel Mur-Oti. En 1958, Aurora Bautista donne la réplique à Alberto Sordi dans Il marito, comédie à l’italienne signée Nanni Loy, Fernando Palacios et Gianni Puccini. L’année suivante, elle tourne aux côtés de Maria Felix et Francisco Rabal dans Sonates sous la direction du grand réalisateur espagnol aux sympathies communistes Juan Antonio Bardem.
Aurora Bautista (1925-2012)

Aurora Bautista joua Thérèse d'Avila en 1961, toujours sous la direction de Juan de Ordoña

Sa carrière au grand écran déclinant, l’actrice se réorienta à partir des années 60 vers le théâtre, ses premières amours. On l’apercevra encore dans quelques westerns européens à la sauce ibéro-italienne comme Un par un sans pitié (R. Romero-Marchent, 1968) ou 20 000 dollars sur le 7 (Cardone, 1968), ainsi que dans une dizaine de longs métrages espagnols tournés entre 1973 et 2004.
Un extrait de Poignard et trahison (1948) avec Aurora Batista dans le rôle de Jeanne "la Folle" :

Publié dans Claps de fin

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