Harry Belafonte (1927-2023)
Chanteur et militant du mouvement des droits civiques dans les années 1950, l’Américain Harry Belafonte, qui s’est aussi illustré dans une dizaine de longs métrages pour le cinéma, est décédé le 25 avril 2023 à l’âge de 96 ans.
Harry Belafonte fait sensation à Broadway dès sa première prestation dans une comédie musicale qui lui vaut en 1954 le Tony Award du meilleur acteur dans un « musical ».
Cette même année 1954, il tourne pour le cinéma aux côtés de Dorothy Dandridge (photo ci-contre) dans la comédie musicale Carmen Jones, réalisé par Otto Preminger et inspiré du Carmen de Bizet, avec ici uniquement des acteurs noirs. (Harry Belafonte est toutefois doublé vocalement par un chanteur d’opéra dans le film.)
Dans Une île au soleil (1956) de Robert Rossen, Harry Belafonte est un jeune Noir lancé dans la course à la députation dans une île imaginaire des Caraïbes où il se confronte à un notable blanc (James Mason) sur fond de liaisons amoureuses et de ségrégation raciale.
Dans Le Monde, la chair et le diable (1958) de Ranald MacDougall, il incarne un mineur afro-américain rescapé d’une guerre nucléaire où toute civilisation semble avoir disparu avant qu’il ne croise une jeune femme et un Blanc avec lequel il finit par s’opposer dans un duel qui s’annonce mortel. Dans Le Coup de l’escalier (1959) de Robert Wise, Harry Belafonte joue un chanteur criblé de dettes réticent à s’engager dans un cambriolage.
Quelques années plus tard, il est aux côtés de Sidney Poitier, décédé en janvier 2022, dans le western Buck et son complice (1971), coréalisé par Sidney Poitier.
Plus beaucoup de cinéma dans les années 1970 et 1980 et c’est finalement le réalisateur Robert Altman qui le redécouvre au début des années 1990 en le faisant tourner dans The Player (1991) et Prêt-à-porter (1994), où il incarne son propre rôle, mais surtout dans Kansas City (1995) où il se voit confier le rôle d’un chef de gang.
Harry Belafonte et Jennifer Jason Leigh dans Kansas City (1995)
Dans son dernier rôle sur grand écran, Harry Belafonte jouait un vieux pionner des droits civiques dans BlacKKKlansman – J’ai infiltré le Ku Klux Klan (2017) de Spike Lee. En 2021, il avait été fait Chevalier de la Légion d’honneur par l’ambassade française aux États-Unis.