Philippe Nahon (1938-2020)
Popularisé au cinéma par le personnage de l’ex-boucher chevalin monologuant en pleine dérive de Seul contre tous (1998) de Gaspar Noé, rôle qu’il avait déjà tenu dans le moyen métrage Carne (1991) du même réalisateur, l’acteur Philippe Nahon est décédé le 19 avril 2020 à l’âge de 81 ans.
Avant sa rencontre avec Gaspar Noé, Philippe Nahon, qui a tourné dans pas moins de 220 longs métrages, courts métrages, téléfilms et séries TV en près de cinquante ans de carrière, avait enchaîné les petits rôles au cinéma et à la télévision depuis le début des années 1970. Il avait travaillé notamment au cinéma avec René Allio (Les Camisards, 1970), Jacques Doillon (Les Doigts dans la tête, 1974), René Féret (La Communion solennelle, 1976) ou Romain Goupil (La Java des ombres, 1983) et joué dans des séries TV comme Ardéchois cœur fidèle, Commissaire Moulin, Les Cinq dernières minutes, Les Enquêtes du commissaire Maigret…
Dans les années 1990, Philippe Nahon a rencontré la jeune génération de réalisateurs comme Karim Dridi (Pigalle, 1993), Matthieu Kassovitz (La Haine, 1993 ; Les Rivières pourpres, 2000), Jacques Audiard (Un héros très discret, 1996), Guillaume Nicloux (Le Poulpe, 1997 ; Une affaire privée, 2001), Vincent Ravalec (Cantique de la racaille, 1997), Christopher Gans (Le Pacte des loups, 2000)…
Tout en tournant de nombreux courts métrages (près d’une cinquantaine entre 1987 et 2017), Philippe Nahon devient une figure récurrente des films de genre à partir du début des années 2000.
Vu dans la toute première scène d’Irréversible (2001) de Gaspar Noé, il incarne le tueur psychopathe de Haute tension (2002) d’Alexandre Aja, l’un des villageois cruels de Calvaire (2004) de Fabrice du Welz, le commissaire de Lady Blood (2007) de Jean-Marc Vincent, le professeur qui organise une expédition pour découvrir des restes d’homme de Neandertal dans Humains (2008) de Jacques-Olivier Molon et Pierre-Olivier Thévenin. Philippe Nahon est également aux génériques de La Meute (2009) de Franck Richard et de Colt 45 (2012) de Fabrice du Welz.
Tout au long d’une carrière bien remplie et somme toute éclectique, le comédien a aussi travaillé sous la direction de Jean-Marie Poiré (Les Anges gardiens, 1995 ; Les Couloirs du temps – Les Visiteurs II, 1997), Alain Corneau (Le Deuxième souffle, 2007), Olivier Marchal (MR 73, 2007), Bouli Lanners (Eldorado, 2007), Luc Besson (Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec, 2009), Benoît Delépine et Gustave Kervern (Mammuth, 2009), Steven Spielberg (Cheval de guerre, 2011), Hélène Fillières (Une histoire d’amour, 2012), Jean-François Richet (Un moment d’égarement, 2017)… A la télévision il avait aussi été Goustan le cruel dans la série Kaamelott d’Alexandre Astier.