Yves Afonso (1944-2018)

Publié le par lefilmdujour

(crédit :  PASCUCCI/TF1/SIP)

Second rôle reconnaissable entre tous avec une « gueule » qui avait quelque chose de Belmondo, l’acteur français Yves Afonso, qui restera dans les cœurs des cinéphiles l’impétueux marin Marcel Petigars de Maine-Océan (1985) de Jacques Rozier, est décédé le 21 janvier 2018 à l’âge de 73 ans. Né une génération plus tôt, Yves Afonso aurait sans doute été élevé au rang de ces fameux « excentriques » du cinéma français.

Humbert Balsan, Yves Afonso, Serge Martina et Jacques Villeret dans Un balcon en forêt (1978)

C’est le comédien et cinéaste Laszlo Szabo, puis le metteur en scène Antoine Bourseiller, qui lui permettent de faire ses débuts sur scène. Il est alors repéré par Jean-Luc Godard qui le fait débuter au cinéma dans Made in USA (1966) et Week-end (1967). En 1970, Yves Afonso participe à la satire sociale Valparaiso, Valparaiso de Pascal Aubier qui réunit un formidable casting de seconds rôles (Marthe Mercadier, Rufus, Lazslo Szabo, Clément Harari, Jean-Claude Rémoleux et le quasi débutant Fabrice Luchini) autour de Bernadette Lafont et Alain Cuny. Il joue son premier grand rôle dans Les gants du diable (1972) de Laslo Szabo qui le réembauchera dans Zig-Zig (1974) avec Catherine Deneuve et Bernadette Lafont.

A la même époque, on le voit dans des comédies chez Claude Zidi (La course à l’échalote, 1975 ; L’aile ou la cuisse, 1976) ou des œuvres dramatiques comme L’horloger de Saint-Paul (Tavernier, 1973), Les violons du bal (Drach, 1973), Un balcon en forêt (Mitrani, 1978), L’été meurtrier (Jean Becker, 1983). Le réalisateur Yves Boisset lui confie aussi des rôles dans plusieurs de ses films : Le juge Fayard dit le « shériff » (1976), La travestie (1987), Radio corbeau (1988).

Dans Maine-Océan (photo ci-contre), sa prestation relève de l’anthologie comme le note Serge Regourd dans Les seconds rôles du cinéma français (éditions Archimbaud Klincksieck) : « Il y incarne un indigène de l’île d’Yeu plus vrai que nature et, dans les scènes du tribunal, sa prestation confine au génie, légitimant la critique selon laquelle il est bien l’égal des plus grands, de Raimu ou de Fernandel ». Yves Afonso a également donné vie à des personnages cultes de la cinéphilie, continue Serge Regourd, comme « la doublure aventureuse de Jean-Paul Belmondo dans Double messieurs (Stévenin, 1986) ou le groupie totalement « speedé » de Johnny Hallyday dans le trop méconnu Les Arcandiers (Sanchez, 1991) ». Jean-François Stévenin lui confiera encore un rôle important dans Mischka (2001). En 2001, il retrouve Jacques Rozier dans Fifi Martingale, un film passé malheureusement inaperçu.

Yves Afonso et Jean-François Stévenin dans Double messieurs (1986)

Ces dernières années on avait encore revu Yves Afonso sur grand écran dans Cruel (2014), un thriller d’Eric Cherrière, et Je veux être actrice (2016), un documentaire de Frédéric Sojcher. On le verra encore dans Sparring (Jouy, 2017) qui sort sur les écrans dans quelques jours avec Mathieu Kassovitz. Depuis le début des années 1980, Yves Afonso avait aussi joué régulièrement à la télévision, notamment dans les séries François Kléber, Frank Riva et Malaterra.

Publié dans Claps de fin

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