Valentina Cortese (1923-2019)

Publié le par lefilmdujour

L’actrice italienne Valentina Cortese, qui avait décroché une nomination à l’Oscar de l’actrice dans un second rôle pour son interprétation d’une diva sur le retour alcoolique et incapable de se souvenir de son texte dans La Nuit américaine (1973) de François Truffaut, est décédée le 10 juillet 2019 à l’âge de 96 ans.

Valentina Cortese avait débuté sa carrière d’actrice durant les années de guerre à l’époque mussolinienne dans des bandes très appréciées, dit-on, du Duce. Mais ce n’est que dans la période d’après-guerre qu’elle se hisse en haut de l’affiche dans des films signés Luigi Zampa (Un Américain en vacances, 1945) et Marcello Pagliero (La Nuit porte conseil, 1946). Elle donne alors la réplique à Vittorio Gassman (Le Juif errant, Allessandrini, 1947), Rossano Brazzi (Le Rouge et le noir, Righelli, 1947 ; Le Passeur, Coletti, 1948), Gino Cervi (L’Evadé du bagne, Freda, 1947, mouture italienne des Misérables de Victor Hugo où elle est Fantine et Cosette), Orson Welles (Cagliostro, Ratoff, 1949) (photo ci-dessous)…

Hollywood la repère et Darryl F. Zanuck la caste dans le premier rôle féminin des Bas-fonds de Frisco (1949) de Jules Dassin aux côtés de Richard Conte et Lee J. Cobb.  Dans Malaya (Thorpe, 1949), elle est une chanteuse italienne qui tombe amoureuse de Spencer Tracy. En 1951, Valentina Cortese s’éprend réellement de l’acteur Richard Basehart, son partenaire de La maison sur la colline, un mélodrame policier de Robert Wise. Ils se marient, donnent naissance à un fils et divorcent en 1960.

Valentina Cortese et Richard Basehart

Entre-temps, l’actrice est embauchée par Joseph Mankiewicz pour La Comtesse aux pieds nus (1954) où elle est la sœur et confidente du personnage joué par Rossano Brazzi, mari dans le film d’Ava Gardner. On la retrouve aussi aux côtés d’Eleanora Rossi-Drago, Franco Fabrizzi et Ettore Manni dans Femmes entre elles (1955) de Michelangelo Antonioni dans un rôle qui lui vaut le ruban d'argent du meilleur second rôle décerné par le syndicat national italien des journalistes de cinéma. En 1961 elle est au générique all-star de Barabbas (Fleisher, 1961) qui réunit Anthony Quinn, Vittorio Gassman, Jack Palance, Arthur Kennedy, Ernest Borgnine, Silvana Mangano et Katy Jurado.

Valentina Cortese et François Truffaut dans La Nuit américaine

Valentina Cortese travaille aussi avec Federico Fellini (Juliette des esprits, 1965), Robert Aldrich (Le Démon des femmes, 1968), Philippe de Broca (Les Caprices de Marie, 1969), Joseph Losey (L’Assassinat de Trotsky, 1971), Franco Zeffirelli (François et le chemin du soleil, 1971 ; Jésus de Nazareth, 1975 ; Mémoire d’un sourire, 1993), Mauro Bolognini (Chronique d’un homicide, 1972), François Truffaut donc, Claude Pinoteau (Le Grand escogriffe, 1976)...

Mais Valentina Cortese ne délaisse pas le cinéma populaire italien et on la voit aussi dans plusieurs giallos dont le prototype du genre, La fille qui en savait trop (1962) de Mario Bava, ainsi que dans L’Iguane à la langue de feu (1971) de Riccardo Freda.

L’année où Valentina Cortese était nommée à l’Oscar du meilleur second rôle féminin, c’est Ingrid Bergman pour son (court) rôle dans Le crime de l’Orient-Express de Sidney Lumet qui repartit avec la statuette, mais cette dernière ne manqua pas de saluer l’actrice italienne et reconnut que c’était elle qui aurait dû recevoir l’Oscar ! (Voir la vidéo plus bas.)

Valentina Cortese mena également une carrière remarquable au théâtre grâce, en particulier, à sa rencontre avec le metteur en scène Giorgio Strehler qui partagea sa vie une quinzaine d’années.  

Publié dans Claps de fin

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