Roger Hanin (1925-2015)
L’acteur et réalisateur Roger Hanin, immortalisé à la télévision français par le rôle du commissaire Navarro tenu entre 1989 et 2008, est décédé le 11 février 2015 à l’âge de 89 ans.
De son vrai nom Roger Lévy, Roger Hanin, né en 1925, commence sa carrière d’acteur au cinéma en 1952 (La môme Vert-de-Gris de Bernard Borderie) et tient tout d'abord dans le polar français des rôles de truands, généralement destinés à être flingués au cours de la première demi-heure du film. Après des apparitions dans A bout de souffle (1959) de Godard et dans Rocco et ses frères (1959) de Visconti, c'est la montée en grade et l'acteur commence à jouer les premiers rôles dans des films d'espionnage.
Roger Hanin dans Le Gorille a mordu l'archevêque (1962)
Il endosse ainsi le costume du Gorille (La valse du Gorille, Borderie, 1959 ; Le Gorille a mordu l'archevêque, M. Labro, 1962) et ceux du Tigre : Le tigre aime la chair fraîche (1964) et Le tigre se parfume à la dynamite (1965) de Chabrol, puis... Le tigre sort sans sa mère (1966) de Maffei. On le voit aussi dans Le hibou chasse la nuit (Klinger, 1965), Le canard en fer-blanc (Poitrenaud, 1966) et Le chacal traque les filles (Rankovitch, 1967) (un vrai zoo à lui tout seul, le Roger !). Roger Hanin est aussi Ravaillac dans Vive Henri IV, vive l'amour (1960) de Claude Autant-Lara (1960) et Charles le Téméraire dans Le miracle des loups (1960) de Bernard Borderie.
Roger Hanin enchaîne en fait une quarantaine de films dans les années 1960 et la première moitié des années 1970. Mais on le voit quand même endosser des rôles marquants dans des œuvres comme La marche sur Rome (1961) de Dino Risi, Bruno, l’enfant du dimanche (1968) de Louis Grospierre (« Enfin ! Un vrai Roger Hanin », clame l’affiche), Le clair de terre (1969) de Guy Gilles, Les aveux les plus doux (1970) d’Edouard Molinaro (il y forme avec Noiret un duo de policiers absolument infects), La raison du plus fou (1972) de François Reichenbach ou La poursuite sauvage (1973), western de Daniel Mann avec William Holden et Ernest Borgnine.
Roger Hanin passe cette même année 1973 à la réalisation avec Le protecteur. Il signera quatre autres films : Le faux-cul (1975), Train d'enfer (1984), inspiré d'un tragique fait divers, La rumba (1986) et Soleil (1997) avec quand même Sophia Loren au générique. Mais ses détracteurs ne purent s'empêcher d'insinuer qu'il avait oublié, lors du tournage de ces cinq longs métrages, de mettre "un Tigre dans sa caméra" ! Soleil marquera aussi sa dernière apparition en tant qu’acteur au cinéma.
Au tournant des années 80, devenu beau-frère du président de la République française (épousée en 1961, sa femme, la productrice Christine Gouze-Rénal, était la sœur de Danièle Mitterrand), Roger Hanin se spécialise dans les rôles de pieds-noirs truculents, en particulier dans les films d'Alexandre Arcady (Le grand pardon, 1981 ; Le grand carnaval, 1983 ; Dernier été à Tanger, 1987 ; Le grand pardon II, 1992). Le rôle de sa vie, c'est en fait à la télé qu'il le trouvera avec... Navarro.