Les décès de juillet et août 2012

Publié le par lefilmdujour

Les décès de juillet et août 2012
Les mois de juillet et août 2012 n’ont guère été tendres avec le monde du cinéma. Outre le producteur Richard D. Zanuck, les actrices Isuzu Yamada, Tsilla Chelton, Celeste Holm, Susanne Lothar, Phyllis Thaxter et Aurora Bautista, les acteurs Maurice Chevit, Andy Griffith, Mouss Diouf, Ernest Borgnine, Simon Ward et Chad Everett, et les réalisateurs Yoichi Takabayashi, Frank Pierson, Chris Marker, Joaquin Luis Romero Marchent et Tony Scott, ont également disparu :
- le 9 août 2012, le réalisateur américain Mel Stuart, à l’âge de 83 ans. Réalisateur de télévision et documentariste très réputé (Quatre jours en novembre, 1964, documentaire sur l’assassinat de John Kennedy), Mel Stuart a signé quelques longs métrages de fiction pour le grand écran dont le plus célèbre reste Willy Wonka au pays enchanté (1970), première adaptation de « Charlie et la chocolaterie », le roman de Roald Dahl.
On lui doit aussi La femme sans mari (1972), chronique d’une jeune femme fraîchement divorcée qui valut à son interprète, Trish van Devere (madame George C. Scott à la ville), une nomination au Golden Globe de la meilleure actrice dans une œuvre dramatique. Le documentaire Wattstax (1972), qui retranscrit le « Woodstock » afro-américain donné le 20 août 1972 en commémoration des émeutes noires du quartier de Watts de 1965, est également à mettre à l’actif du réalisateur.
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L'affiche de l'adaptation de "Charlie et la chocolaterie" signée Mel Stuart

- le 8 août 2012, le réalisateur allemand Kurt Maetzig, à l’âge de 101 ans. Figure marquante du cinéma de l’Allemagne de l’Est, Kurt Maetzig fut chargé de réorganiser le cinéma dans l’Allemagne sous contrôle soviétique, peut-on lire dans le Dictionnaire du cinéma de Jean Tulard.
Dénonciation de l’antisémitisme hitlérien, Mariage dans l’ombre (1948) est considéré comme son premier grand film. Le scénario s'inspire du destin tragique de Joachim Gottschalk, un acteur allemand qui s'est donné la mort en 1941 avec femme et enfant, parce qu'il refusait de quitter sa conjointe juive. Kurt Maetzig, qui dirigea l’École du film de Postdam, a signé une vingtaine de longs métrages de fiction, mais seuls trois ou quatre d’entre eux ont bénéficié d’une diffusion en France.
Si certaines de ses œuvres cèdent à l’hagiographie et au réalisme socialiste de bon aloi (le diptyque consacré dans les années 50 à Ernst Thälmann, l’ancien secrétaire général du Parti communiste allemand, exécuté dans le camp de Buchenwald en 1944), les spécialistes s’accordent à placer Kurt Maetzig à l’avant-garde artistique du cinéma est-allemand avec des réussites dans la saga historique, la comédie romantique et même la science-fiction (Vaisseau spatial sur Vénus, 1959) (source : La Gazette de Berlin).
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Hans Leibelt et Paul Klinger dans Mariage dans l'ombre (1948) de Kurt Maetzig (image : www.cinema.de)

- le 7 août 2012, le journaliste, écrivain, animateur TV et réalisateur français Michel Polac, à l’âge de 82 ans. Michel Polac a réalisé plusieurs films de fiction, dont deux ont bénéficié d’une sortie sur les grands écrans hexagonaux. Tourné pour l’ORTF et détenteur du Prix Georges Sadoul 1969, Un fils unique raconte l’histoire d’Eric, un jeune homme guère heureux dans sa famille qui se cherche une nouvelle figure paternelle auprès d’un peintre (joué par l’éditeur Guy Schoeller). Dans La chute d’un corps (1973), une jeune femme (Marthe Keller) voit sa vie perturbée par la chute du corps d’une femme sur sa terrasse et sa rencontre avec l’un de ses voisins, une sorte de mage plus ou moins illuminé (Fernando Rey).
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Marthe Keller à l'affiche de La chute d'un corps (1973) de Michel Polac (image : www.cinema-francais.fr)

- le 1er août 2012, l’actrice japonaise Keiko Tsushima, à l’âge de 86 ans. Avec une cinquantaine de longs métrages à son actif (pour des réalisateurs réputés comme Ozu, Kinoshita, Kawashima, Kobayashi, etc.), Keiko Tsushima est surtout connue en Occident pour avoir joué le rôle féminin principal des Sept samouraïs (1954) de Kurosawa : c’est elle qui interprète la jeune paysanne dont son père coupe les cheveux et déguise en garçon pour la soustraire aux éventuels désirs des samouraïs.
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Keiko Tsushima et Ko Kimura dans Les sept samouraïs (Kurosawa, 1954)

Publié dans Claps de fin

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