Charles Aznavour (1924-2018)

Publié le par lefilmdujour

Par Georges Biard, CC BY-SA 3.0

Consacré « chanteur de variétés le plus important du XXe siècle » par CNN et Time devant Bob Dylan, Frank Sinatra et Elvis Presley, Charles Aznavour, qui a enregistré près de 1 200 chansons et en a écrit ou coécrit plus de 1 000 pour lui ou d’autres chanteurs (dont Edith Piaf), est décédé le 1er octobre 2018 à l’âge de 94 ans.

D'origine arménienne, Charles Aznavour, c’est aussi une carrière d’acteur riche de plus de 80 films et téléfilms dont près de 60 longs métrages tournés pour le cinéma. Après quelques figurations dans son enfance (La Guerre des gosses, 1936) et des apparitions à l’écran dans les années 1950 dans des œuvres où on le convoque pour ses qualités de chanteur (Paris Music-Hall, 1957 ; C’est arrivé à 36 chandelles, 1957), la carrière de comédien de Charles Aznavour commence vraiment avec Georges Franju en 1958 dans La Tête contre les murs, où il joue un épileptique détenu dans un asile psychiatrique.

Il y côtoie un jeune Jean-Pierre Mocky acteur qui l’embauche quelques mois plus tard dans son premier film en tant que metteur en scène, Les Dragueurs (1959), aux côtés de Jacques Charrier (qu’il retrouvera en 1962 dans Les Vierges  du même Mocky).

Propulsé vedette du cinéma français grâce au succès du film, Charles Aznavour est choisi par François Truffaut pour incarner le musicien déchu de Tirez sur le pianiste (1960). Parallèlement, les metteurs en scène d’un cinéma français plus traditionnel le mettent en tête d'affiche à l’instar d’André Cayatte (Le Passage du Rhin, 1960), Denys de la Patellière (Un taxi pour Tobrouk, 1960 ; Tempo di Roma, 1962 ; Pourquoi Paris ?, 1962 ; Caroline chérie, 1967) ou Pierre Granier-Deferre (La Métamorphose des cloportes, 1965 ; Paris au mois d’août, 1965).

Si Jean-Luc Godard fait entendre sa voix dans Une femme est une femme  (1960), Charles Aznavour ne retrouvera un réalisateur issu de la Nouvelle Vague qu’avec Claude Chabrol, d’abord dans un second rôle comique dans Folies bourgeoises (1975), puis en tailleur d’origine arménienne face à Michel Serrault dans Les Fantômes du chapelier (1981), adaptation très réussie d’un roman de Georges Simenon.

Entretemps, il aura participé à diverses productions internationales comme Les Derniers aventuriers (1969) de Lewis Gilbert, Le Défi (1969) de Michael Winner, Dix petits nègres (1974) de Peter Collinson ou Le Tambour (1978) de Volker Schlöndorff, Palme d’or au festival de Cannes et Oscar du meilleur film étranger.

Dans les années 1980, on verra encore Charles Aznavour chez Élie Chouraqui (Qu’est-ce qui fait courir David, 1981), Claude Lelouch (Édith et Marcel, 1982 ; Viva la vie, 1983), Moshe Mizrahi (Une jeunesse, 1982, Mangeclous, 1988), Paul Boujenah (Yiddish Connection, 1984). A partir des années 1990, il se fera plus rare au cinéma, mais le cinéaste canadien Atom Egoyan lui confiera un beau rôle de metteur en scène dans Ararat (2002), une chronique historique sur le génocide arménien mené par les Turcs en 1915.

Publié dans Claps de fin

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