Ciné passion par Anna le Gésic : La promesse de l'aube
Un film d’Éric Barbier (2016), sorti en salles le 20 décembre 2017
Dans les films biographiques, il y a souvent peu à prendre et beaucoup à laisser. Mais La promesse de l’aube, qui s’attache aux jeunes années de celui qui allait devenir le romancier et diplomate français Romain Gary, de son enfance en Pologne à la Seconde Guerre mondiale (d’où il sortira en héros de la résistance) en passant par son adolescence à Marseille, est une réussite du genre.
Adaptation du roman autobiographique éponyme publié en 1960, le film s’attache surtout à la relation fusionnelle incroyable qui liait Romain Gary à sa mère, une femme de tête et de poigne un tantinet mystificatrice qui a su insuffler à son fils des désirs de gloire et d’héroïsme malgré les vicissitudes (La promesse de l’aube met à cet égard bien en évidence l’antisémitisme viscéral qui régnait en Pologne entre les deux guerres et celui, plus latent mais néanmoins implacable, qui existait en France à la même époque).
Traversé d’un souffle épique et interprété par deux acteurs étonnants (Charlotte Gainsbourg, dans un rôle sans doute opposé à sa propre nature, est assez sidérante ; Pierre Niney qui, ici, n’en fait pas trop, est impeccable), le film d’Éric Barbier est un bel hommage à un homme très attachant, représentatif d’un certain panache à la française qu’on serait bien en peine de retrouver aujourd’hui chez ceux que l'on qualifie d'élites de la nation...
Anna le Gésic