Dora Doll (1922-2015)
L'actrice française Dora Doll, qui a traversé tout le cinéma français populaire du samedi soir de la fin des années 40 au milieu des années 60, est décédée le 15 novembre 2015 à l'âge de 93 ans.
Née Dorothea Feinberg en 1922, Dora Doll, qui débute en 1938 dans Entrée des artistes de Marc Allégret, s'est souvent retrouvée cantonnée au cinéma dans des rôles de professionnelles du trottoir ou de femmes de petite vertu, sans doute à cause de son physique de blonde plantureuse à l'allure un tantinet populaire. C'est elle qui joue notamment la bonne copine de Jeanne Moreau dans Touchez pas au grisbi (1953) de Jacques Becker.
Jeanne Moreau, Dora Doll, Jean Gabin et René Dary dans Touchez pas au grisbi (image : www.toutlecine.com)
Dans les années 1950, on la voit souvent chez Jean Gourguet, un spécialiste des mélodrames dominés par le sexe (discret quand même le sexe, mais les sujets frôlent souvent le scabreux...). Dora Doll figure ainsi aux génériques de La fille perdue et de Maternité clandestine, deux films que Gourguet signe en 1953. Elle émarge également au casting de La cage aux souris (1954) et des Frangines (1959) du même réalisateur.
Lino Ventura et Dora Doll dans 125, rue Montmartre (Grangier, 1959) (image : www.toutlecine.com)
L'actrice promène aussi sa silhouette voluptueuse dans des "perles" comme Pas de souris dans le bizness (Lepage, 1954), La foire aux femmes (Stelli, 1954), Fernand cow-boy (Lefranc, 1956), Miss Pigalle (Cam, 1957), Certaines chattes n'aiment pas le mou (Logan, 1974), Y en a plein les bottes (Marischka, 1975) ou Les filles du régiment (Bernard-Aubert, 1978).
Même si ses rôles sont parfois courts, Dora Doll n'en passe pas moins devant les caméras de réalisateurs réputés comme Marcel L'Herbier (Entente cordiale, 1939), Abel Gance (Paradis perdu, 1939), Henri-Georges Clouzot (Quai des Orfèvres, 1947, Manon, 1948), Jean Renoir (French Cancan, 1954, Elena et les hommes, 1955), Edward Dmytryk (Le bal des maudits, 1957), Henri Verneuil (Mélodie en sous-sol, 1962), Jean Becker (Pas de caviar pour tante Olga, 1965), Bertrand Blier (Calmos, 1975), Jean-Jacques Annaud (La victoire en chantant, 1976, Coup de tête, 1978), Fred Zinnemann (Julia, 1977), Claude Chabrol (Violette Nozière, 1977), Ettore Scola (La nuit de Varennes, 1985), Paul Vecchiali (Encore, 1987) ou Jean-Pierre Mocky (Le mari de Léon, 1992). Une vraie mémoire du cinéma à elle toute seule !
Dora Doll dans Comme un boomerang (Giovanni, 1975) (image : cineclap.free.fr)