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L'oeil de Crazy Bug : La ferme de la terreur
Publié le
par lefilmdujour
Wes Craven, 1981
Réalisé par Wes Craven après ses deux premiers films chocs (La dernière maison sur la gauche et La colline a des yeux) mais avant le célébrissime Freddy - Les griffes de la nuit, La ferme de la terreur est une œuvre quelque peu oubliée dans la filmographie du réalisateur américain. Pas de mystère là-dessous. Certes, il y est bien question d'une ferme, implantée en plein territoire géré par une communauté religieuse rigoriste (les Hittites, encore plus stricts et passéistes que les Amish), mais la terreur est malheureusement quasi absente et le film peine à convaincre.
A la suite de la mort suspecte de son mari, un ancien Hittite converti aux bienfaits de la civilisation (un tracteur en l'occurrence), la jeune et jolie Martha Schmidt appelle deux de ses amies à la rescousse pour la soutenir dans cette difficile épreuve. Les phénomènes inexpliqués, les rêves plus ou moins prémonitoires, et les décès tragiques se succèdent alors, sous l'hostilité larvée de la communauté hittite.
A l'actif de La ferme de la terreur, on inscrira quand même la confrontation assez bien rendue entre deux mondes totalement irréconciliables, le rigorisme et la rigidité morale des Hittites d'une part, et la frivolité et la joie de vivre des trois jeunes femmes. Deux scènes d'horreur pure, remarquables et oppressantes, valent aussi le coup d’œil : l'une, fantasmée, met en scène une araignée précipitée dans une bouche ouverte, l'autre est filmée dans une baignoire où se prélasse l'héroïne et où une main mal avisée a glissé un serpent. Wes Craven retournera d'ailleurs cette scène quasiment à l'identique dans Freddy, la main ganté et armée de lames métalliques remplaçant l'animal entre les cuisses écartées de la jeune femme.
Le dernier quart d'heure est un summum du n'importe quoi. Les coups de théâtre s'enchaînent en dépit du bon sens et alors que le film semblait s'orienter sur une intrigue policière, le réalisateur nous sert une dernière séquence fantastico-grand-guignolesque d'un ridicule achevé, en contradiction complète avec les scènes précédentes.
Au sein du casting, le spectateur aura le plaisir de reconnaître une Sharon Stone juvénile, alors au tout début de sa carrière cinématographique. C'est le vétéran Ernest Borgnine qui joue ici le chef implacable de la communauté hittite (un déguisement qu'il avait endossé vingt-cinq ans plus tôt dans Les inconnus dans la ville). On reconnaîtra également le physique extraordinaire (au sens premier du terme) de Michael Berryman, déjà exploité par Wes Craven dans La colline a des yeux.