Ciné passion par Anna le Gésic : Le musée des merveilles
Un film de Todd Haynes (2016), sorti en salles le 15 novembre 2017
Un film poétique à la structure très originale qui se termine par un bouillonnement d’émotions. Le musée des merveilles, qui est aussi un hommage aux collectionneurs et aux bricoleurs de génie, imbrique deux strates temporelles très typées par leur mise en scène respective. Tournée en noir et blanc comme à l’époque du muet, l’une se situe en 1927 au moment où le cinéma devient parlant. L’autre, filmée dans une atmosphère cinégénique très seventies, se passe en 1977.
Rien ne semble relier les deux époques à part quelques similarités au caractère symbolique. Dans les deux cas, on suit l’itinéraire d’un enfant qui a fugué et qui, livré à lui-même, découvre New York avant de se retrouver dans un musée (le même en l’occurrence à 50 ans d’intervalle). L’un est une fille, l’autre est un garçon et tous deux souffrent de surdité…
Le réalisateur Todd Haynes, dont l’inclination l’emporte souvent vers un romantisme exacerbé et contrarié parfois un peu indigeste (Loin du paradis, Carol…), réussit ici à contenir le côté émotionnel de ses deux histoires avant de les faire se rejoindre dans un final qui, du coup, devient vraiment bouleversant.
Les deux enfants qui tiennent les rôles principaux sont extraordinaires et on retrouvera avec un grand plaisir Julianne Moore, une des actrices fétiches de Todd Haynes (Safe, Loin du paradis, I’m not there). Magique !
Anna le Gésic