Carlo Lizzani (1922-2013)

Publié le par lefilmdujour

Carlo Lizzani (1922-2013)
Prix international au Festival de Cannes 1954 pour Chronique des pauvres amants, sans doute son film le plus connu, le scénariste et réalisateur italien Carlo Lizzani est décédé le 5 octobre 2013 à l’âge de 91ans. Il s'est suicidé en se jetant par la fenêtre du troisième étage d'un bâtiment romain, selon la police.
Carlo Lizzani, au même titre que Cesare Zavattini, Vittorio De Sica, Roberto Rossellini, Luchino Visconti, Giuseppe De Santis, Luigi Zampa et Pietro Germi, participa à la renaissance du cinéma italien à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Comme scénariste, Lizzani collabora avec Aldo Vergano (Le soleil se lèvera encore, 1946), Rossellini (Allemagne année zéro, 1948), De Santis (Riz amer, 1949) ou Alberto Lattuada (Le Moulin du Pô, 1949).
Carlo Lizzani (1922-2013)

Antonella Lualdi et Gabriele Tinti dans Chronique des pauvres amants (1953)

Achtung ! Banditi !(1951), son premier film en tant que réalisateur, livre un témoignage sur la résistance dans le nord de l’Italie et donne un premier rôle à une Gina Lollobrigida pas encore starisée. Le film fut censuré pendant de nombreuses années car les autorités catholiques italiennes lui reprochaient de servir la propagande communiste dans les années d’après-guerre.
Avec Dans les faubourgs de la ville (1952), interprété par Massimo Girotti et Giulietta Massina, Lizzani livre une peinture de l’humanité marginale dans les banlieues lépreuses de Rome. Dans Chronique des pauvres amants, le réalisateur trace un portrait réussi de l’Italie au moment du fascisme. Dans Le bossu de Rome (1960), avec Gérard Blain dans le rôle-titre, Lizzani retrace les exploits d’une figure de la lutte antifasciste en Italie dans les derniers mois de la guerre et les premiers jours de la Libération.
Traqués par la Gestapo (a.k.a. L’or de Rome) réunit Gérard Blain et Jean Sorel lors d’un épisode de la guerre en 1943 au moment où les Allemands exigent que les Juifs leur livrent dans les 24 heures 50 kilos d’or ou 200 otages… Le procès de Vérone (1963), avec Silvana Mangano, retrace le procès et l’exécution de Ciano, le gendre de Mussolini.
Carlo Lizzani (1922-2013)

Gian-Maria Volonte dans Bandits à Milan (1968)

Par la suite, Carlo Lizzani s’essaiera à un peu tous les genres, avec plus ou moins de bonheur : dénonciations politiques du miracle économique italien (La vie aigre, 1964, avec Ugo Tognazzi), westerns-spaghettis (Du sang dans la montagne, 1966, sous le pseudonyme de Lee W. Beaver ; Tue et fais ta prière, 1967), polars à l’italienne (l’excellent Bandits à Milan, 1968, avec Tomas Milian et Gian-Maria Volonte), satires sociales (Scandale à Rome, 1971, avec Senta Berger et Vittorio Caprioli), films de mafieux (La vengeance du Sicilien, 1972, avec Marcel Bozzuffi et Bud Spencer ; Crazy Joe, 1974), films historiques (Les derniers jours de Mussolini, 1974, avec Rod Steiger, Henry Fonda et Franco Nero), œuvres socio-érotiques à la limite du trash (Storia di vita e malavita, 1975 ; Kleinhoff Hotel, 1977, avec Corinne Cléry, l’héroïne d’Histoire d’O au cinéma), etc. Il reviendra à l’époque du fascisme avec Fontamara (1980) avant de se consacrer essentiellement aux documentaires.
Directeur de la Mostra de Venise entre 1979 et 1982, Carlo Lizzani avait reçu un Donatello (l’équivalent transalpin des César) pour l'ensemble de sa carrière en 2007.

Publié dans Claps de fin

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article