Rod Taylor (1930-2015)
L’acteur d’origine australienne Rod Taylor, qui interpréta l’inventeur de La machine à explorer le temps (Pal, 1960) et qui lutta avec Tippi Hedren contre Les oiseaux (1962) d’Alfred Hitchcock, est décédé le 7 janvier 2015, quelques jours avant de fêter ses 85 ans.
Sportif, viril, doté d’un visage énergique, Rod Taylor n’avait tourné qu’une poignée de films dans son pays natal lorsqu’il débarque à Hollywood en 1954. Il enchaîne alors rapidement les petits rôles dans des films de pirates (Le pirate des mers du Sud, Haskin, 1954), des films historiques (Le seigneur de l’aventure, Koster, 1955), des films noirs (Colère noire, Tuttle, 1955), des westerns (Duel à mort, Nazarro, 1955), des films de prestige (Géant, Stevens, 1956), des films de science-fiction (Année 2508, Bernds, 1956) …
Yvette Mimieux et Rod Taylor dans La machine à explorer le temps (Pal, 1960)
Ses rôles commencent à s’étoffer avec Le repas de noces (R. Brooks, 1956) où il incarne le futur gendre de Bette Davis, L’arbre de vie (Dmytryk, 1957) où il interprète le compagnon d’études de Montgomery Clift, Tables séparées (Delbert Mann, 1958) où il joue un étudiant en médecine.
En 1960, Rod Taylor perce enfin au premier plan en relevant avec brio le rôle de l’inventeur H. George Wells dans La machine à explorer le temps, inspiré du roman éponyme de H.G. Wells. Suivra une décennie de prestations au plus haut niveau chez Alfred Hitchcock (Les oiseaux), Delbert Mann (Le téléphone rouge, 1963), George Seaton (36 heures avant le débarquement, 1964), John Ford (Le jeune Cassidy, 1964, film signé par le chef opérateur Jack Cardiff), Gordon Douglas (Chuka le redoutable, 1966), Jack Cardiff justement (Le liquidateur, 1965 ; l’excellent Dernier train du Katanga, 1967) et même Antonioni (Zabriskie Point, 1969).
Rod Taylor retrouve Yvette Mimieux dans Le dernier train du Katanga (Cardiff, 1967)
Rod Taylor se distingue aussi dans la veine romantique face à Jane Fonda (Un dimanche à New York, Tewksbury, 1963) ou Doris Day (Ne pas déranger SVP, Levy, 1965 ; La blonde défie le FBI, Tashlin, 1966) et donne la réplique à des beautés européennes comme Catherine Spaak (Hôtel Saint-Gregory, Quine, 1967) ou Claudia Cardinale (Tous les héros sont morts, Sargent, 1968).
Dans les années 1970, la carrière cinématographique de Rod Taylor marque le pas, même si on le voit face à John Wayne dans Les voleurs de trains (B. Kennedy, 1972). Il saura toutefois retrouver un second souffle à la télévision jusqu’à la fin des années 1990. Son dernier rôle sur grand écran, Rod Taylor l’avait tenu pour Quentin Tarantino en interprétant Winston Churchill dans Inglorious Basterds (2008).
L’acteur avait connu une vie privée orageuse. Marié trois fois, il eut des liaisons retentissantes avec des « bombes » comme Anita Ekberg et Zsa-Zsa Gabor.