Rossana Podesta (1934-2013)
Belle Hélène dans Hélène de Troie (1954) de Robert Wise, Rossana Podesta, comédienne d'origine argentine qui connut son heure de gloire à l'époque du péplum italien, est décédée à Rome le 10 décembre 2013 à l'âge de 79 ans.
Pour le rôle d'Hélène, le metteur en scène avait envisagé des actrices confirmées comme Lana Turner, Elizabeth Taylor, Rhonda Fleming, Ava Gardner et Yvonne de Carlo avant de finalement se rabattre sur la Podesta, déjà célèbre chez nos amis transalpins.
Jacques Sernas et Rossana Podesta dans Hélène de Troie (1954)
Née en 1934 à Tripoli en Lybie, alors sous domination italienne, la créature débute en 1950 dans Demain est un autre jour de Léonide Moguy.
Dès 1951, la jeune fille côtoie le grand comique italien Toto dans Gendarmes et voleurs (Steno & Monicelli) et figure en vedette dans Blanche-Neige, le prince noir et les sept nains (Tamburella). Mais c'est en 1953 que Rossana Podesta "éclate" vraiment sur grand écran grâce à son interprétation de la torride Rossana dans le film mexicain La red (Le filet), signé Emilio Fernandez. Elle y dévoile largement son anatomie irréprochable...
Rossana Podesta particulièrement émoustillante dans La red (1953) d'Emilio Fernandez (image: www.allposters.com)
La même année qu'Hélène de Troie, l'actrice enfile aussi la tunique vaporeuse d'une autre princesse, en l'occurrence Nausicaa, dans Ulysse de Mario Camerini, avec Kirk Douglas dans le rôle-titre.
Le spectateur attentif la retrouvera un peu plus tard sous les traits de Shuah, l'une des filles de Loth (Stewart Granger), dans Sodome et Gomorrhe (Aldrich, 1961).
Kirk Douglas et Rossana Podesta dans Ulysse (1954)
Malheureusement, sans doute par manque d'ambition, Rossana Podesta ne réussit pas à passer la vitesse supérieure pour atteindre le statut de star internationale.
A l'exception de son rôle dans Sodome et Gomorrhe, on la voit, par la suite, surtout dans des péplums d'une banalité à faire pleurer (L’Épée et la croix, Bragaglia, 1958 ; Toryok, Malatesta, 1960 ; L'Esclave de Rome, Grieco, 1960 ; Seul contre Rome, Luciano Ricci alias Herbert Wise, 1962), des films d'espionnage mous du genou (Dernier avion pour Baalbek, Giannini & Fregonese, 1964), de vagues policiers sans intérêt (Plage interdite, Soler, 1960), des polissonneries invraisemblables (L'Île du bout du monde, Gréville, 1958) et des mélos épouvantables (Un verre de whisky, Coll, 1959). A la même époque, elle fait quand même partie de la distribution d'un bon film d'horreur gothique, La Vierge de Nuremberg (Antonio Margheriti alias Anthony Dawson, 1963).
Rossana Podesta dans La Vierge de Nuremberg (1963)
Il faut dire à la décharge de Rossana Podesta que la belle est l'épouse de Marco Vicario, réalisateur d'un niveau très très moyen, et que celui-ci ne trouve rien de mieux que de l'embaucher dans ses propres films, en général fort médiocres (Sept hommes en or, 1965 ; La CIA mène la danse, 1966 ; Un prêtre à marier, 1970 ; Homo Eroticus, 1971 ; Ce cochon de Paolo, 1972).
Rossana Podesta dans Homo Eroticus (1971) de Marco Vicario, son époux à la ville
Après ce florilège de navets, la carrière de Rossana Podesta fut définitivement flinguée... On la reverra quand même en 1979 dans l'un des sketches des Séducteurs (celui de Dino Risi), ainsi qu'en 1983 en déesse Héra dans Hercule de Luigi Cozzi (alias Lewis Coates). Elle y joue l'épouse chenue de Zeus.
Depuis 1981, Rossana Podesta était la compagne du célèbre alpiniste italien Walter Bonatti qui fit partie de l'équipe victorieuse du sommet du K2 en 1953 et qui fut l'auteur de grandes premières dans les Alpes dans les années 50 et 60.
Ci-dessous, des extraits de La red (Fernandez, 1953) avec Rossana Podesta :