Rui Gomes et Isabel Ruth dans Les vertes années (1963) de Paulo Rocha
Initiateur du Cinema Novo portugais au même titre que José Ernesto de Sousa, le cinéaste lusitanien Paulo Rocha est décédé le 29 décembre 2012 à l’âge de 77 ans. Considéré comme une référence du nouveau cinéma portugais, lui-même inspiré de la Nouvelle Vague française et du néo-réalisme italien, Les vertes années (1963) est le premier long métrage réalisé par Paulo Rocha, cinéaste qui avait fait ses études de cinéma à Paris à l’IDHEC et avait été stagiaire de Jean Renoir sur le tournage du Caporal épinglé (1961). De retour au Portugal, il avait travaillé comme assistant de son compatriote Manoel de Oliveira sur Acte du printemps (1963) avant de passer lui-même à la mise en scène.
Paulo Rocha se fera à nouveau remarquer en 1982 avec L’île des amours, présenté au Festival de Cannes et fortement imprégné de son expérience d’attaché culturel à Tokyo. Le film s’attache au destin et à l'œuvre de Wenceslau de Moraes, grand écrivain portugais qui, né à Lisbonne en 1854, mourut au Japon en 1929 après avoir passé toute sa vie en Extrême-Orient et hésité entre deux cultures.
L’œuvre suivante de Paulo Rocha (Les montagnes de la lune, 1986) s’inspire d’ailleurs du Dit du Genji, un classique de la littérature japonaise. Le réalisateur avait également signé, entre autres, Le fleuve d’or (1998), drame onirique se déployant sur les rives du Douro, La racine du cœur (2000), œuvre dédiée à Renoir et conçue comme une variation sur le thème d’Elena et les hommes du réalisateur français, ainsi que deux portraits pour la collection Cinéastes de notre temps, l’un consacré à Manoel de Oliveira, l’autre à Shohei Imamura.