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Nagisa Oshima (1932-2013)
Publié le
par lefilmdujour
Figure de proue de la Nouvelle vague japonaise dans les années 1960 et internationalement connu pour le sulfureux L’empire des sens (1976), le réalisateur japonais Nagisa Oshima est décédé le 15 janvier 2013 à l’âge de 80 ans.
Nagisa Oshima était entré en 1954 comme assistant à la société de production cinématographique Shochiku. A la fois critique et scénariste, il s’était vu confier en 1959 son premier long métrage (Une ville d’amour et d’espoir).
Sa remise en cause des valeurs traditionnelles du Japon (Le piège, 1961), son envie de traduire les désillusions de la jeunesse (Contes cruels de la jeunesse, 1961), son goût pour la violence et le sexe (Les plaisirs de la chair, 1964), son énergie politique radicale (Nuit et brouillard au Japon, 1960), sa mise en scène virtuose et moderne, proche de celle de Godard (L’obsédé en plein jour, 1966 ; A propos des chansons paillardes au Japon, 1967 ; Eté japonais : double suicide, 1967), le propulsèrent en figure de la Nouvelle vague japonaise.
Nagisa Oshima n’hésita pas non plus à s’engager dans des expérimentations avec les structures narratives et formelles du cinéma (Le journal d’un voleur de Shinjuku, 1969 ; Il est mort après la guerre, 1970).
Mais c’est avec L’empire des sens, histoire inspirée d’un fait réel (une relation violente et sadomasochiste entre un aubergiste et une servante, ancienne prostituée), que Nagisa Oshima se hissa au sommet du box-office international, porté par le scandale entourant cette œuvre avec scènes de sexe non simulées.
Dans la foulée, le cinéaste signa L'empire de la passion (1978), récit d’un fantôme tourmentant deux amants et Prix de la mise en scène au festival de Cannes. Oshima revint sur la Croisette avec Furyo (1983), confrontation à l’homo-érotisme quasi implicite entre un prisonnier (David Bowie) et le commandant d’un camp japonais (Ryuichi Sakamoto, auteur également de la superbe musique du film) sur fond de Seconde Guerre mondiale.
Suivirent Max mon amour (1986), histoire d’une passion entre Charlotte Rampling et un grand singe, puis Tabou (1999), dernière réalisation d’Oshima articulée autour de la fascination homosexuelle chez les samouraïs.