Marcel Hanoun dans L'automne (Hanoun, 1971) (image : www.toutlecine.com)
Cinéaste et « théoricien du cinéma expérimental » (selon les termes employés par Libération), Marcel Hanoun est décédé le 22 septembre 2012 à l’âge de 82 ans. Contemporain de la Nouvelle Vague, il avait pratiqué dès les années 50 des recherches poussées sur le plan, le montage, le dé-synchronisme linguistique entre image et son. Son premier long-métrage, Une simple histoire (1958), avait fasciné Jean-Luc Godard, qui avait loué, dans les Cahiers du cinéma, l'avènement d’un « outsider ». Le film montre, dans un registre proche de celui du néo-réalisme, le quotidien d'une femme désargentée qui débarque à Paris avec sa fillette.
Après une œuvre réalisée dans le système (Le huitième jour, 1959, avec Emmanuelle Riva), Marcel Hanoun avait construit sa filmographie entièrement hors des circuits commerciaux. Caractérisé par un goût de l'essai filmé, le réalisateur a pratiqué « un cinéma de poésie où la forme prend souvent le dessus sur le récit » (selon l'Encyclopaedia Universalis). D’un ensemble de 70 films, se détache en particulier une composition chorale et symphonique, Les quatre saisons (L'été, 1968 ; L'hiver, 1969 ; Le printemps, 1970 et L'automne, 1971), où ses préoccupations sont synthétisées. Sans soutien institutionnel mais reconnu par le milieu cinématographique expérimental et underground (et notamment par Jonas Mekas qui en fait le plus grand cinéaste français depuis Robert Bresson), Marcel Hanoun avait continué ses travaux en vidéo à partir de la fin des années 80. En 2010, le Cinémathèque française lui avait consacré une rétrospective (voir www.marcelhanoun.com).