Les décès de janvier 2011
Jane Birkin et John Barry à l'époque du Swinging London
L'actrice britannique Susannah York n'a pas quitté seule la scène au mois de janvier 2011. Ont également disparu :
- le 30 janvier 2011, le compositeur britannique de musique de films John Barry, à l'âge de 77 ans. On lui doit, entre autres, la musique des James Bond, de Macadam Cowboy, de Out of Africa et de Danse avec les loups. Pour ces deux derniers films, John Barry décrocha l'Oscar. L'homme, qui signa aussi la musique du générique de la série TV Amicalement vôtre, fut le mari de Jane Birkin entre 1965 et 1968.
Maria Mercader en 1939 (image : www.liguori.it)
- le 26 janvier 2011, l'actrice d'origine espagnole Maria Mercader, à l'âge de 93 ans. Cousine de Ramon Mercader, l'assassin de Trotsky, Maria Mercader avait démarré sa carrière cinématographique en 1939 en Italie et en France (L’Étrange nuit de Noël d'Yvan Noé).
En 1942, sur le tournage d'Un garibaldien au couvent, elle rencontra Vittorio de Sica avec qui elle vécut jusqu'en 1974, année du décès du célèbre acteur et réalisateur. Les deux tourtereaux ne purent se marier officiellement qu'en 1968, le temps d'acquérir la nationalité française et que Vittorio de Sica puisse divorcer de sa première épouse. Le plus grand titre de gloire au cinéma de Maria Mercader reste sans doute sa prestation dans Le Chevalier mystérieux (1948) de Riccardo Freda, face à Vittorio Gassman en Casanova. Retirée des écrans au début des années 50, Maria Mercader avait joué en 1991 dans La Maison du sourire de Marco Ferreri.
- le 9 janvier 2011, le réalisateur britannique Peter Yates, à l'âge de 81 ans. Internationalement reconnu pour Bullitt (1968) avec Steve McQueen et la célèbre course de voitures dans les rues de San Francisco, Peter Yates avait commencé sa carrière de réalisateur en 1962 au pays de Sa Gracieuse Majesté en signant Vacances d'été avec Cliff Richard et les Shadows. C'est le succès de Trois milliards d'un coup (1967) avec, déjà, une course-poursuite de voitures, qui lui ouvrit les portes de Hollywood.
Steve McQueen dans Bullitt (1968) de Peter Yates (image : www.toutlecine.com)
Dans la Mecque du cinéma, Peter Yates travailla aussi avec Dustin Hoffman et Mia Farrow (John et Mary, 1969), Robert Redford (Les Quatre malfrats, 1971), Robert Mitchum (Les Copains d'Eddie Coyle, 1973), Barbra Streisand (Ma femme est dingue, 1974), Bill Cosby, Raquel Welch et Harvey Keitel (Ambulances tous risques, 1976).
On lui doit par ailleurs un film d'aventures relativement violent sur fond de pêche au trésor avec Nick Nolte et Jacqueline Bisset (Les Grands fonds, 1977), un thriller paranoïaque avec Sigourney Weaver et William Hurt (L’Oeil du témoin, 1980) et un space-opera assez ambitieux (Krull, 1983).
Durant sa période hollywoodienne, Peter Yates réussit quand même à boucler deux excellents films de production britannique : La Guerre de Murphy (1971), long métrage d'aventures avec Peter O'Toole et Philippe Noiret, et L'Habilleur (1984), portrait d'un vieil acteur shakespearien interprété par Albert Finney. A la fin des années 80, le réalisateur revint au thriller en signant coup sur coup Suspect (1987) avec Dennis Quaid et Cher, et Une femme en péril (1987) avec Kelly McGillis.
Le plus saignant des films de Juan Piquer Simon
- le 7 janvier 2011, le réalisateur espagnol Juan Piquer Simon, à l'âge de 75 ans. Avant de passer lui-même à la mise en scène, Juan Piquer Simon avait travaillé dans les années 60 avec plusieurs réalisateurs américains œuvrant dans la péninsule ibérique. On lui doit notamment Le Continent fantastique (1976), adaptation du Voyage au centre de la terre de Jules Verne, Supersonic Man (1979), sorte de Superman du pauvre, Les Diables de la mer (1981) et Le Mystère de l'île aux monstres (1981), deux œuvres à nouveau inspirées de Jules Verne (Un capitaine de quinze ans et L’École des Robinsons), et, surtout, Le Sadique à la tronçonneuse (1981), gorissime à souhait. Par la suite, Juan Piquer Simon se spécialisa dans la série B cheap à mi-chemin entre science-fiction et épouvante, à l'instar de L’Éclosion des monstres (1983), Mutations (1988) - attaque de limaces tueuses en prime -, Magie noire (1990) ou L'Abîme (1990) (un film qui tente désespérément de surfer sur le succès d'Abyss).
Anne Francis tout en glamour hollywoodien (image : www.toutlecine.com)
- le 2 janvier 2011, l'actrice américaine Anne Francis, à l'âge de 80 ans. Robbie le robot, héros de Planète interdite (Wilcox, 1956) est désormais bien seul. Les deux acteurs principaux du film viennent de disparaître. Après Leslie Nielsen, décédé en novembre 2010, c'est Anne Francis qui quitte la scène.
Ravissante blondinette, l'actrice fit l'essentiel de sa carrière cinématographique entre 1947 et 1957, d'abord en jeune fille à la cool attitude (Enlevez-moi, Monsieur, Koster, 1951) puis en vamp brûlante (La Veuve et le tueur, Nazarro, 1957). On se souviendra également d'Anne Francis dans deux films célèbres: Graine de violence (1955) de Richard Brooks avec Glenn Ford, et Un homme est passé (1955) de John Sturges avec Spencer Tracy. L'actrice était également aux génériques de Funny Girl (Wyler, 1968) avec Barbra Streisand, et de Cramponne-toi Jerry (Marshall, 1969) avec Jerry Lewis.
Gabriel Byrne et Pete Postlethwaite dans Usual Suspects (Singer, 1994) (image : www.culturopoing.com)
- le 2 janvier 2011, l'acteur britannique Pete Postlethwaite, à l'âge de 64 ans, des suites d'un cancer. Son nom ne vous dit peut-être rien, mais son visage buriné et marqué est inoubliable. Parmi ses rôles les plus marquants, on retiendra le père du personnage interprété par Daniel Day-Lewis dans Au nom du père (1993) de l'Irlandais Jim Sheridan, le chef-d'orchestre des Virtuoses (Herman, 1996) et Kobayashi, l'énigmatique avocat de Keyser Söze, dans Usuals Suspects (Singer, 1996).
Rien qu'en 2010, on avait encore pu voir Pete Postlethwaite dans Le Choc des Titans (Leterrier, 2009), Inception (Nolan, 2009) et The Town (Affleck, 2009), trois films où, signe du destin, il mourait ou était mourant...