Le Film du jour n°91 : Les mémés cannibales

Publié le par lefilmdujour

Autre titre : Rabid Grannies

Un film belge d'Emmanuel KERVYN (1988) avec Danielle Daven, Anne-Marie Fox, Jack Mayar, Elliot Lison...

Avec Les mémés cannibales, le Film du jour s'adresse aux affamés ! Amateurs de chairs fraîches, adeptes de tripailles bien juteuses (pas forcément à la mode de Caen), spécialistes du grignotage effréné, vous allez être servis !

Les mémés cannibales, l'histoire : Victoria et Elisabeth Remington sont deux gentilles mamies qui croulent sous les pépettes. Pour fêter leur 92e anniversaire, elles ont invité toute leur descendance... mais chacun pense surtout à l'héritage et les arrière-pensées malsaines dictent les faits et gestes de toute la famille. Une famille composée de personnages hauts en couleurs : un curé, un couple de lesbiennes, un marchand d'armes, un jeune playboy arrogant, une vieille fille prude et vierge, un couple de français moyens et leur progéniture, le PDG d'une usine de capotes anglaises (ça se dit encore ça... je ne sais plus...) et sa jeune épouse. Tout le monde se presse autour des ancêtres. Tout le monde ? Non, car manque à l'appel le mystérieux Christopher, l'exclu de la famille, l'adepte des messes noires et membre d'une secte satanique. Celui-ci fait parvenir aux mamies un cadeau qui libère un maléfice transformant les deux vieilles dames en démons sanguinaires et particulièrement affamés ! Le repas de famille peut enfin commencer !

C'est au début des années 70 que le véritable âge d'or du cannibalisme cinématographique a commencé avec Au pays de l'exorcisme (alias Cannibalis alias Le pays du sexe sauvage), un film signé en 1972 par l'Italien Umberto Lenzi. On y suit les aventures d'un journaliste anglais qui se fait kidnapper par une tribu primitive dans une forêt à la frontière de la Thaïlande et de la Birmanie.

Mais c'est en 1976 que le genre acquiert ses lettres de noblesse (si l'on peut dire...) avec Le dernier monde cannibale, mis en scène par Ruggero Deodato, un réalisateur qui se fera une spécialité du genre. Dans ce film, Deodato joue la carte du réalisme pur et dur, l'histoire étant, paraît-il, tiré d'un fait réel : un avion avec quatre passagers s'écrase dans la jungle et les rescapés sont agressés par des cannibales qui leur font subir les pires atrocités. Dans Le dernier monde cannibale, le réalisateur fait d'ailleurs appel à de véritables aborigènes en les dirigeant par grognements interposés (dixit la légende).

Le film qui marqua le début de l'âge d'or du cannibalisme cinématographique

Trois ans après, Ruggero Deodato signe le chef-d'oeuvre du cannibalisme à l'écran... Cannibal Holocaust (1979) (oui, le titre est de mauvais goût, mais le réalisateur n'est plus à ça près !!!). Dans Cannibal Holocaust, l'armée découvre la caméra de quatre explorateurs disparus dans la jungle amazonienne. En développant la pellicule et en visionnant son contenu (spectacle auquel le spectateur est généreusement convié), on découvre les horribles exactions commises par les Européens sur les indigènes et la vengeance de ces derniers. Rien ne nous est épargné ! Viols, sacrifices rituels, mises à mort d'animaux (véridiques malheureusement...), indigènes empalé(e)s, éviscérations, éventrements, etc., il y en a pour tous les goûts (en apéritif, visionnez la bande-annonce ci-dessous).

Pour rester dans la course, Umberto Lenzi reviendra au genre qu'il a contribué à créer, avec La secte des cannibales (1980), puis Cannibal Ferox (1981), "le film de cannibales le plus gore et le plus extrême jamais réalisé" (dixit la pub pour allécher le chaland...). Aux États-Unis, à l'entrée des salles, on fournit quand même un sac à vomi aux spectateurs délicats qui auraient du mal à supporter, entre autres joyeusetés, une castration en gros plan et une pendaison via des crochets insérés dans les seins...

Le film de cannibales "le plus gore et le plus extrême jamais réalisé" (c'est vrai qu'un zizi en moins, c'est pas drôle...) (image : www.toutlecine.com)

Parmi les autres spécialistes du cannibalisme au cinéma, il faut également citer Joe d'Amato, auteur d'Emanuelle et les derniers cannibales (1977), connu aussi sous le nom Viol sous les tropiques (sic !). Attention, rien à voir avec notre Emmanuelle (qui a deux m) à nous ! L'Emanuelle, avec un m, est interprétée par la métisse Laura Gemser, actrice fétiche de Joe d'Amato. Spécialité culinaire d'Emanuelle et les derniers cannibales : le tranchage, suivi d'une dégustation, de tétons ! Pour ceux qui ne souffriraient pas d'indigestion, Joe d'Amato remit le couvert avec le "cultissime" Anthropophagous (1980), ou l'anthropophage du titre, interprété par George Eastman, finit par se dévorer lui-même. Directement du producteur au consommateur, oserait-on dire...

L'homme qui se mange lui-même... et qui meurt empoisonné !

Dans le genre succulent, on peut aussi retenir La montagne du dieu cannibale (Martino, 1977), avec une Ursula Andress enlevée par une tribu de... cannibales (vous suivez ?) qui veut l'offrir à son dieu sanguinaire, ainsi que Massacre dans la vallée des dinosaures (Tarantini, 1986). Pratiquement tous ces films sont disponibles en DVD chez Neo Publishing. Bon appétit.

Sachez enfin qu'un sous-genre existe : le film de zombies amateurs de chair fraîche. Mais là, on ne peut plus parler de véritable cannibalisme, puisqu'il faut que celui qui mange soit un être humain vivant... ce qui n'est pas le cas du zombie, n'est-ce pas ! Chefs-d’œuvre de ce sous-genre : l'hexalogie de George Romero (La nuit des morts-vivants, 1968 ; Zombie, 1979 ; Le jour des morts-vivants, 1985 ; Le territoire des morts, 2004 ; Chronique des morts-vivants, 2007 ; Survival of the Dead, 2009), à laquelle on peut ajouter L'enfer des zombies, signé en 1979 par Lucio Fulci. Mais ceci est une autre histoire (et un prochain numéro du Film du jour, à n'en pas douter...).

Biblio : "L'âge d'or du cinéma italien", hors-série du magazine Mad Movies

Publié dans Titres rigolos

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