Le Film du jour n°66 : Les fesses à l'air

Publié le par lefilmdujour

Titre original : So Fine

Un film américain de Andrew BERGMAN (1981) avec Ryan O'Neal, Jack Warden, Mariangela Melato, Richard Kiel...

Les fesses à l'air, c'est du Bergman, c'est vrai... mais pas du Ingmar, c'est pas très difficile à deviner !!! Avec cette comédie bas de gamme dont le titre ne trompe pas sur la marchandise, on est à cent coudées des questionnements sur la foi du Visage (1958), des crises identitaires de Persona (1966), des angoisses au seuil de la mort de Cris et chuchotements (1972) et des introspections familiales de Sonate d'automne (1978), quatre chefs-d’œuvre du grand cinéaste suédois...

Né en 1945, Andrew Bergman, le réalisateur du Film du jour, entre dans le milieu cinématographique comme scénariste après avoir rédigé une thèse sur le cinéma pendant la Grande Dépression. Il travaille notamment pour Mel Brooks (Le shérif est en prison, 1974), Arthur Hiller (Ne tirez pas sur le dentiste, 1979) et Michael Ritchie (Fletch aux trousses, 1984). Ainsi estampillé spécialiste de la "comédie", il réalise en 1981 son premier film - ces fameuses Fesses à l'air donc -, film qui, on l'aura compris, est tout sauf une tragédie cornélienne. On doit aussi à Andrew Bergman de faiblards Premiers pas dans la mafia (1989) avec Matthew Broderick et un Marlon Brando qui cachetonne en parodiant son rôle du Parrain (Coppola, 1972).

Marlon Brando et Matthew Broderick devant la caméra d'Andrew Bergman en 1989

Suivront les bluettes comico-sentimentales Lune de miel à Las Vegas (1992) avec Nicholas Cage et James Caan (un privé minable perd au jeu la petite amie qu'il avait emmenée à Las Vegas pour l'épouser... c'est tordant, non ?), et Milliardaire malgré lui (1994) avec à nouveau Nicholas Cage, accompagné cette fois-ci par Bridget Fonda. Andrew Bergman nous gratifiera aussi d'un très mauvais Striptease (1995), film dans lequel Demi Moore, ayant perdu son job d'employée du FBI à cause d'un mari drogué et voleur de chaises roulantes (ça, ça vous disqualifie un bonhomme !), en est réduite à jouer les effeuilleuses dans une boîte de nuit (rassurez-vous, prudes spectateurs, y a rien à voir !).

Les fesses à l'air, l'histoire : Surpris en galante compagnie par l'amant de la belle avec laquelle il fricote, le personnage interprété par Ryan O'Neal enfile par mégarde le jean de sa maîtresse (faut déjà avoir pas mal biberonner pour en arriver là !). Il se baisse et, crac, de petites ouvertures s'ouvrent sur la partie charnue de son individu, qu'il tente de dissimuler sous du plastique. Croisé dans cet accoutrement par un styliste à la mode, il accède aussitôt à la célébrité. Notre héros s'empresse d'exploiter son idée... et sauve son père de la faillite ! Le parfait rêve américain, quoi !

Ryan O'Neal tout jeunot

Né en 1941, Ryan O'Neal est passé à la postérité pour ses rôles dans le lacrymal Love Story (Hiller, 1970) et dans Barry Lindon (1975), le chef-d’œuvre de Kubrick. Mais il s'est également hissé à la une des tabloïds lorsqu'il a décroché Farrah Fawcett (Drôles de dames) au nez et à la barbe de son mari de l'époque, Lee Majors (L'homme qui valait trois milliards). Le beau Ryan vécut heureux avec Mademoiselle Fawcett de 1980 à 1997 et les deux tourtereaux eurent même un enfant ensemble. Les deux acteurs n'en restèrent pas moins très liés après leur séparation et Ryan O'Neal était au chevet de Farrah Fawcett lors du décès de l'actrice le 25 juin 2009.

Ryan O'Neal et Ali MacGraw dans Love Story (Hiller, 1970) (image : wolfgangsvault.com)

Fils d'un scénariste (Charles O'Neal) et d'une comédienne (Patricia O'Neal, à ne pas confondre avec l'actrice Patricia Neal), Ryan O'Neal a débuté comme cascadeur et participé à plusieurs séries télévisées comme Perry Mason, Les incorruptibles ou Peyton Place (le sexy Rodney Harrington, dont Mia Farrow tombe amoureuse dans le feuilleton, c'est lui) avant de décrocher son premier rôle au cinéma dans Une si belle garce (March, 1968). Juste après Love story (nomination à l'Oscar du meilleur acteur à la clé), il tourna dans un western (Deux hommes dans l'Ouest, Edwards, 1971) puis dans plusieurs comédies signées Peter Bogdanovitch et intitulées On s'fait la valise, Docteur ? (1972, avec la tonitruante Barbra Streisand), La barbe à papa (1973) et Nickelodeon (1976).

Ryan O'Neal et sa fille Tatum (image : bittenandbound.com)

Après 1976, pas grand-chose de consistant à signaler dans la filmographie de Ryan O'Neal, à l'exception de Driver (W. Hill, 1977), film de hold-up cérébral assez bien fichu avec Isabelle Adjani, et d'une adaptation par Norman Mailer de son propre roman, Les vrais durs ne dansent pas (1986). Depuis la fin des années 90, Ryan O'Neal apparaît souvent à la télévision dans des rôles de guest-star dans des séries comme Bones ou Desperate Housewives.

Ryan O'Neal a joué avec sa propre fille Tatum, née d'un premier mariage et également actrice, dans La barbe à papa (Oscar du meilleur second rôle féminin pour la gamine alors âgée de seulement 10 ans) et dans Nickelodeon.

Publié dans Titres débiles

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