Le Film du jour n°48 : Cache ta femme, prends ton fusil, voici les Scavengers !

Publié le par lefilmdujour

Titre original : The Scavengers

Un film américain de R. L. FROST (1969) avec Jonathan Bliss, Maria Lease, Mickael Divoka, Roda Spain...

De son vrai nom Robert-Lee Frost, le réalisateur de Cache ta femme, prends ton fusil, voici les Scavengers est un pionnier du nudie américain, à l'instar d'un Russ Meyer, cinéaste au demeurant plus connu des cinéphiles déviants...

Apparu au début des années 60 aux États-Unis, le nudie, comme son nom l'indique, met ouvertement à l'écran des femmes entièrement nues... mais, rassurez-vous, il est inutile d'appeler la brigade des mœurs, les poses restent très discrètes. On a vu mieux (ou pire) depuis...

L'immoral M. Teas (1960) de Russ Meyer : l'un des premiers nudies américain !

Les histoires du cinéma considèrent L'immoral M. Teas (1960) de Russ Meyer comme le premier long métrage ouvertement "déshabillé" qui ait attiré un tant soit peu l'attention de la critique sérieuse. Le "héros" est un livreur à bicyclette (un livreur de... dentiers !) qui possède la capacité de dévêtir mentalement toutes les jolies filles qu'il croise... Il paraît qu'après deux ans d'exploitation, les projectionnistes avaient tant prélevé de pellicule sur les bobines qu'il ne restait pratiquement plus aucun plan des visions lubriques de Monsieur Teas...

Russ Meyer (1922-2004) réalisera plus tard le fameux Faster, Pussy Cat ! Kill ! Kill ! (1965), avec l'infernale Tura Satana, film dans lequel trois strip-teaseuses agressives mènent la vie dure à un vieillard hémiplégique libidineux et à son petit-fils culturiste attardé mental... On lui doit aussi les célébrissimes Supervixens (1975), Megavixens (1976) et Ultravixens (1979), où les actrices se caractérisent par une hypertrophie mammaire (naturelle...) particulièrement remarquable et réjouissante.

Le vampire érotique (1962), le premier film de Robert-Lee Frost

Né en 1935 et décédé le 25 mai 2007, Robert-Lee Frost, quant à lui, débuta sa carrière de réalisateur en 1962 avec Le vampire érotique (House on Bare Mountain en v.o.), un film où le spectateur a la surprise de découvrir Dracula, Frankenstein et le Loup-garou en train de mater des jeunes filles adeptes du naturisme... Ce coup d'essai sera suivi d'une ribambelle de longs métrages associant généralement scènes déshabillées, violence crue et, parfois, antiracisme viscéral. Citons notamment le western érotique L'éperon brûlant (1969), le film de prison de femmes Camp spécial n°7 (1973) et Black Gestapo (1974) qui mixe allègrement blaxploitation et film de vigilante.

Frost signa également l'improbable Chose à deux têtes (1972), dans lequel un chirurgien blanc raciste, condamné par une très grave maladie, prie son assistant de lui greffer la tête sur un autre corps. Ses vœux seront exaucés... mais il se verra contraint de partager le corps d'un détenu noir et de vivre joue contre joue avec la bouille du black. Un vrai drame cornélien pour le pauvre docteur qui en perdra la boule.

La chose à deux têtes (1972), une autre perle de la filmographie de Robert-Lee Frost (image : www.redgremlin.com)

Cache ta femme, prends ton fusil, voici les Scavengers, l'histoire : A la fin de la guerre de Sécession, le capitaine sudiste Steve Harris refuse la défaite et tente de voler la paie d'un régiment de Yankees. Il arrive dans une ville abandonnée où ne reste debout qu'une maison de plaisir (les vandales ont parfois le bon goût de ne pas tout détruire...). Notre bon capitaine dessoude le tenancier, puis livre les pauvres filles à sa horde de soldats. Le lendemain, il capture un détachement yankee, torture le capitaine (faut pas perdre la main !), fait violer sa fiancée et sa servante (pas de privilège de caste avec Cap'tain Harris !), mais un groupe de Noirs attaque les Sudistes et libère les prisonniers.

Western sadique et sexy, Cache ta femme, prends ton fusil, voici les Scavengers bénéficie, malgré son titre, d'une bonne réputation. Il a été diffusé il y a quelques années sur Ciné Cinéma Auteur, mais dans une version expurgée des scènes les plus olé-olé (quel scandale !). Selon le Guide des films de Jean Tulard, "violences et viols sont au rendez-vous... mais on a fait mieux depuis". Tant mieux...

Camp spécial n°7 (1973), un film de nazisploitation signé Robert-Lee Frost

Également au générique de Camp Spécial n°7 (Love Camp 7 en v.o.) du même Frost, Maria Lease interprète le principal rôle féminin du Film du jour. La dame n'a joué que dans une dizaine de films entre 1968 et 1971 et s'est sagement reconvertie au boulot, nettement moins "exposé", de supervision de scripts à la télévision (pour les séries Capitaine Furillo, The Practice et Boston Justice notamment).

Mais Maria Lease eut quand même l'insigne privilège de faire partie du casting de Dracula contre Frankenstein (1971). Non, ce n'est pas un film de Jesus Franco à qui l'on doit Dracula, prisonnier de Frankenstein (1971)... Cette "œuvre" est signée par Al Adamson, l'un des rois de la série Z américaine, encore plus nullissime qu'un Ed Wood désormais passé à la postérité grâce à Tim Burton et Johnny Depp.

A l'affiche des Scavengers, Maria Lease est également au générique de l'improbable Dracula contre Frankenstein (1971) d'Al Adamson (image : www.cinememorial.com)

"Sorte de série Z ultime" selon les connaisseurs, Dracula contre Frankenstein réunit plusieurs acteurs has been au bout du rouleau, complètement hagards et toujours entre deux vins (ou deux injections de drogue...). Au générique de ce film figure ainsi Lon Chaney Jr. (1905-1973), le fils du très grand acteur du cinéma muet Lon Chaney (Notre-Dame de Paris, Le fantôme de l'opéra, les films de Tod Browning).

Malheureusement doté d'un talent très nettement inférieur à celui de son père, Lon Chaney Jr. souffrait déjà, au moment du tournage, d'un cancer qui l'emportera deux ans plus tard. Dans Dracula contre Frankenstein, on détecte aussi la présence de Russ Tamblyn, ex-chef des Jets dans West Side Story (Wise, 1961) et à l'époque en pleine période psychédélique tendance déchue (David Lynch le "ressuscitera" en lui faisant jouer au début des années 90 le psychiatre dans la série TV Twin Peaks).

Le Film du jour n°48 : Cache ta femme, prends ton fusil, voici les Scavengers !

Publié dans Titres rigolos

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