Le Film du jour n°42 : Inseminoïd
Titre original : Inseminoid (Horror Planet, pour la sortie US)
Un film britannique de Norman J. WARREN (1981) avec Judy Geeson, Robin Clarke, Jennifer Ashley, Stephanie Beecham, Steven Grimes...
Le Film du jour revient... et il n'est pas content ! Nous parlerons donc aujourd'hui d'un film de science-fiction horrifique, un genre dont Alien (1979) reste évidemment l'archétype. Ça tombe pile poil, puisque Inseminoïd, sorti deux ans après la mise en boîte des premiers exploits du sergent Ripley (Sigourney Weaver), se veut une relecture (toute personnelle...) du film de Ridley Scott.
Mais, comme le titre le laisse finement supposer, la bébête, ici, ne s'abaisse pas à croquer les humains (tsss, c'est d'une banalité, ma chère...) : non, son hobby, c'est plutôt l'insémination... et pas artificielle, s'il vous plaît ! Et c'est une pauvre fille, membre d'une expédition archéologique envoyée sur une planète hostile, qui va en faire les frais et qui "sympathisera" avec la zigounette de notre extraterrestre...
Inseminoïd est signé par le réalisateur britannique Norman J. Warren, dont le cas est âprement discuté par les férus de films de science-fiction. Faut-il le ranger dans la catégorie des vrais minables ou dans celle des bons faiseurs de séries B ? La question n'est toujours pas résolue... A chacun donc de se faire une idée en visionnant les films du monsieur.
L'esclave de Satan (Warren, 1976) ? Un spectacle apparemment bon enfant... (image: www.horreur.net)
Justement, quatre d'entre eux au moins, dont Inseminoïd, sont disponibles en DVD pour pas cher dans l'Hexagone. L'esclave de Satan (1976), projeté à l'époque sous le titre Diaboliques passions (!), est un film d'horreur à l'anglaise, dans la lignée des films de la Hammer, avec secte mystérieuse, atmosphère gothique et gourou à tête de bouc. Le zombie venu d'ailleurs (1977), s'il vient bien d'ailleurs, sort, quant à lui, des sentiers battus. Le film narre les aventures d'un couple de femmes isolé dans une maison campagnarde et qui recueille un homme énigmatique. Pas de veine ! C'est un extraterrestre cannibale. Comme quoi, érotisme et gourmandise peuvent faire bon ménage ! Norman J. Warren a également signé La terreur des morts vivants (1979), un décalque paraît-il assez raté de L'exorciste (Friedkin, 1973).
Inséminoïd, l'histoire : Une mission archéologique fouille les décombres d'une ancienne civilisation sur une planète gelée et hostile (ça vous rappelle rien ? Alien peut-être ?). En explorant une caverne, un membre de l'équipage est tué. Ricky, lui, revient avec une étrange marque sur le bras ("c'est qui qui t'a fait ça, Ricky ?" qu'il lui dit, le chef de la mission... bon, c'est vrai, je brode un peu...). Peu de temps après, Ricky agresse l'équipage et tente de saborder le vaisseau ("Arrête tes conneries, Ricky" qu'ils lui disent, les autres). Mais Ricky, il veut rien entendre. Il continue. Alors on l'abat. Parce que c'est rigolo cinq minutes, mais maintenant, y en a marre de ces simagrées...
Quelques jours plus tard, c'est la pov' Sandy (je vous en ai déjà parlé plus haut...) qui est attaquée par une créature inconnue dans un souterrain. Elle se réveille à l'infirmerie avec la sensation d'avoir été enlevée (elle est cruche, Sandy...) et inséminée par un extraterrestre ("c'est qui qui t'a fait ça, Sandy ?" qu'il lui dit, le chef de la mission. Faut pas trop lui en demander au chef, côté dialogue !). Avec un polichinelle dans le tiroir (et même deux !), Sandy, de faible victime, va se transformer en être sanguinaire. Et là, quand Sandy se met en colère, les morceaux de viande, ça vole, je peux vous le dire ! A signaler, dans le film, une très belle démonstration d'un usage non conventionnel de la tronçonneuse...
Voilà Judy Geeson dans Inseminoïd... si, si, c'est écrit dessus ! (image : www.hollywoodinvestigator.com)
Le rôle de Sandy est interprété, assez bien il faut le reconnaître, par Judy Geeson, une actrice britannique née en 1948 qui fit sa première apparition majeure au cinéma en 1966 aux côtés de Sidney Poitier dans Les anges aux poings serrés du réalisateur australien James Clavell. Si elle a beaucoup tourné pour la télévision, on l'a néanmoins aperçue sur grand écran dans L'étrangleur de Rillington Place (1971), un très bon film de Richard Fleischer. Elle s'y fait trucider par un médecin qui devait la faire avorter (décidément, quel destin entre insémination et avortement !).
Judy Geeson a également joué avec John Wayne dans le policier Brannigan (D. Hickox, 1975), l'un des derniers films du Duke. Elle fut aussi l'héroïne de la comédie érotique anglaise Les aventures érotiques d'un chauffeur de taxi (Long, 1976).
Judy Geeson vit aux Etats-Unis depuis 1984, année où elle a épousé l'acteur Kristoffer Tabori, dont elle a divorcé quatre ans plus tard... Comment ? Vous ne connaissez pas Kristoffer Tabori ? Pourtant, il n'est autre que le fils de l'actrice suédoise Viveca Lindfors (Les contrebandiers du Moonfleet de Fritz Lang, Les damnés de Joseph Losey, Le roi des rois de Nicholas Ray, Un mariage de Robert Altman) et de Don Siegel, le réalisateur notamment de L'inspecteur Harry (avec Clint Eastwood).
On a revu très récemment Judy Geeson dans Lords of Salem (2012) de Rob Zombie. A plus de 60 ans, la dame ne fait toujours pas dans la dentelle...
Judy Geeson est l'héroïne des "Aventures érotiques d'un chauffeur de taxi" (Long, 1976). Alléchant non ? (image: www.britposters.com)