Le Film du jour n°185 : Casse-tête chinois pour le judoka

Publié le par lefilmdujour

Le Film du jour n°185 : Casse-tête chinois pour le judoka
Un film franco-italien de Maurice LABRO (1967) avec Marc Briand, Marilu Tolo, Maria Minh, François Maistre, Heinz Drache...
Dernier film réalisé par Maurice Labro (1910-1987), vieux briscard du cinéma français qui s'était spécialisé sur le tard dans les films d'espionnage, Casse-tête chinois pour le judoka, par son titre, tente plus ou moins finement d'amuser le spectateur en tablant sur l'opposition Chine-Japon. Dans le même ordre d'idée (quoique pas vraiment, en y réfléchissant...), on citera Miss Judoka règle ses comptes au karaté (Wu Ma, 1970), wu xia pan avec la délicieuse Shu Pei Pei que l'amateur de "films d'arts martiaux" chinois (le judo et le karaté sont japonais... mais les distributeurs français ne sont pas à ça près...) peut retrouver avec plaisir parmi un aréopage de beautés asiatiques dans Les 14 Amazones (Kang Cheng & Tung Shao-Yung, 1972).
Le Film du jour n°185 : Casse-tête chinois pour le judoka

Coplan a aussi fait des siennes devant la caméra de Maurice Labro

Outre le Judoka, d'autres espions à la petite semaine se sont agités devant la caméra de Maurice Labro sans qu'aucun d'eux n'arrive, bien évidemment, à la cheville d'un James Bond (ça se saurait, sinon...). Le spectateur est ainsi convié à suivre les aventures pas toujours palpitantes du Gorille (alias Géo Paquet), bonhomme interprété par un Roger Hanin passablement mou du genou et aussi affûté qu'un plat de nouilles au beurre dans Le Gorille a mordu l'archevêque (1962).
Toujours grâce à Maurice Labro, on peut aussi assister aux faits et méfaits de Coplan dans Action immédiate (1956) et Coplan prend des risques (1964) - l'espion y est joué respectivement par Henri Vidal et Dominique Paturel -, et bailler devant les pérégrinations rocambolesques de Jeff Larson (Ray Danton) dans Corrida pour un espion (1965), film où le fan énamouré de Navarro retrouvera aussi Roger Hanin !
Le Film du jour n°185 : Casse-tête chinois pour le judoka

Marc Briand interprète le Judoka dans Casse-tête chinois pour le judoka (image : www.toutlecine.com)

Casse-tête chinois pour le judoka, l'histoire : Champion de judo, c'est à Tokyo que Marc Sinclair vient gagner sa ceinture pourpre (qui correspond sauf erreur aux 9e et 10e dan). A cette occasion, il se voit remettre une médaille qu'il s'empresse d'offrir à son ami Clyde (y aurait pas anguille sous roche ? Ça m'a l'air louche...), un pilote américain qui est promptement envoyé en mission secrète avec un homme de la CIA, un dénommé Finn. Objectif : réaliser un repérage-photo au-dessus de la Chine sur un bombardier supersonique. Mais l'avion disparaît et seul Finn, blessé, réapparaît. Le sang de Marc ne fait qu'un tour et, au lieu de rester tranquille à faire du macramé, il décide de se rendre seul à Hong-Kong pour retrouver la trace de son ami. Palpitant, non ?
Le Film du jour n°185 : Casse-tête chinois pour le judoka

Marilu Tolo

Le rôle principal féminin de Casse-tête chinois pour le judoka est interprété par la sublime Marilu Tolo, une actrice apparemment totalement oubliée aujourd'hui, car le Film du jour n'a pu dénicher un seul site Web dédié à la jolie créature ! On se demande pourquoi au vu de la plastique de la jeune femme !
Bon, c'est vrai que l'actrice n'a aucun chef-d’œuvre indubitable à son actif. Mais, née à Rome en 1943, Marilu Tolo a quand même traîné ses guêtres dans une soixantaine d’œuvres cinématographiques entre 1960, année de ses premiers pas au cinéma, et 1983, année où elle a définitivement disparu du grand écran.
Le Film du jour n°185 : Casse-tête chinois pour le judoka

Marilu Tolo et Fernandel dans La bourse et la vie (Mocky, 1965) (image : www.toulecine.com)

Au début des années 60, Marilu Tolo fait ses classes dans des péplums transalpins de série comme La reine des amazones (Sala, 1960), Hercule contre les mercenaires (Lenzi, 1964), Maciste et les cent gladiateurs (Caiano, 1964), etc. avant de décrocher des premiers rôles dans Le triomphe d'Hercule (De Martino, 1964) et Le gladiateur magnifique (Brescia, 1964).
Sa carrière de starlette est lancée et elle enquille sans sourciller jusqu'à la fin de la décennie un nombre incalculable de films : comédies (La bourse et la vie, Mocky, 1965, avec Fernandel), policiers (Avec la peau des autres, Deray, 1966, avec Lino Ventura), films d'espionnage (Marilu fricote déjà avec le Judoka dans Le judoka, agent secret, Zimmer, 1966), films de cape et d'épée (Sept hommes et une garce, Borderie, 1966, avec Jean Marais) et westerns-spaghettis (Tire encore si tu peux, Questi, 1967, avec Tomas Milian).
Marilu Tolo joue quand même sous la direction de Federico Fellini - dans un rôle non crédité - pour Juliette des esprits (1965), et sous celle de Luchino Visconti pour l'un des sketchs des Sorcières (1966, aux côtés d'Annie Girardot). La belle tourne aussi pour Jean-Luc Godard dans le segment Anticipation ou l'amour en l'an 2000 du film collectif Le plus vieux métier du monde (1966).
Le Film du jour n°185 : Casse-tête chinois pour le judoka

Marilu Tolo entre Jean-Luc Godard et Jacques Charrier sur le tournage du film collectif Le plus vieux métier du monde (1966) (image : www.toutlecine.com)

Dans les années 70, Marilu Tolo se consacre plutôt à la télévision mais on la voit encore dans quelques films italiens (Confession d'un commissaire de police au procureur de la République, Damiani, 1970) et français (Themroc, Faraldo, 1972 ; Cours après moi que je t'attrape, Pouret, 1975), ainsi que dans des productions vaguement internationales comme Barbe-Bleue (Dmytryk, 1972, avec Richard Burton, Raquel Welch, Virna Lisi et Nathalie Delon) ou L'empire du Grec (Lee-Thompson, 1978, avec Anthony Quinn dans le rôle d'Onassis et Jacqueline Bisset dans celui de Jackie Kennedy/Onassis).
La dernière apparition de Marilu Tolu sur les écrans français date de 1982 : on la retrouve au générique de Crime au cimetière étrusque, film d'horreur et giallo tardif de Sergio Martino, tourné à l'origine pour la télévision.
Le Film du jour n°185 : Casse-tête chinois pour le judoka

Marilu Tolo et Lee Van Cleef dans Commandos (Crispino, 1968) (image : www.toutlecine.com)

Depuis, plus rien, ni au cinéma, ni à la télévision... Pas plus de traces de Marilu Tolo que des avions disparus corps et biens dans le triangle de Bermudes. Mais où es-tu aujourd'hui Marilu ? Heureusement qu'il nous reste les couvertures des revues de cinéma spécialisées dans les starlettes peu vêtues et les scoops croustillants (voir ci-dessous : les assassins de Sharon Tate, alors épouse de Roman Polanski, étaient hypnotisés ! Tu m'en diras tant !).
Marilu Tolo en une de Ciné-revue à la fin des années 60

Marilu Tolo en une de Ciné-revue à la fin des années 60

Publié dans Titres à nanars

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
Ça fait plaisir de voir des raretés du cinoche populaire européen refaire surface grâce au "Film du jour". Et puis, c'est pas tous les jours que l'on peut lire un portrait sur une actrice comme la<br /> belle Marilu Tolo. Outre sa prestation dans l'apocalyptique "Tire encore si tu peux", je me souviens également d'elle dans un très bon giallo de Tonino Valerii : "Folie meurtrière" (1972).
Répondre
L
<br /> <br /> Merci pour l'appréciation. J'ai vu "Folie meurtrière" il y a quelques années mais j'avais oublié que Marilu Tolo y occupait une place de choix, je vais remédier à cet oubli !<br /> <br /> <br /> <br />