Le Film du jour n°18 : L'attaque de la moussaka géante
Titre original : c'est un film grec, je vous fais grâce du titre en alphabet hellénique
Un film grec de Panos KOUTRAS (1999) avec Yiannis Aggelakis, Myriam Vourou, etc.
Non, le cinéma grec ne se résume ni à Michael Cacoyannis, le réalisateur de Stella, femme libre (1955), de Zorba le Grec (1964) et des Troyennes (1970), ni à Theo Angelopoulos, avec sa Palme d'or arrachée de haute lutte à Cannes en 1998 pour L'éternité et un jour. Et le septième art hellène se limite encore moins à Nico Papatakis, réputé pour Les pâtres du désordre (1967) et La photo (1986), ou à Jules Dassin période Mélina Mercouri, avec des films comme Jamais le dimanche (1959), Phaedra (1961) ou Cris de femmes (1978).
C'est sûr, Les Troyennes (Cacoyannis, 1970), ça change de la moussaka géante, surtout quand on raffole du cinéma grec...
De fait, le cinéma grec, c'est aussi L'attaque de la moussaka géante ! Assumant complètement son côté bis, ce film se veut un hommage aux bandes de science-fiction de série B (voire Z) typiques des années 50, comme Des monstres attaquent la ville (Douglas,1955) (là, ce sont les fourmis qui sont géantes...), L'attaque des crabes géants (Corman, 1956), La chose surgie des ténèbres (Juran, 1957) (avec une mante religieuse... évidemment géante) ou L'attaque des sangsues géantes (Kowalski, 1959) (beurk... quoique, dans le film, les sangsues géantes ressemblent plutôt à de gros poufs en skaï avec des hommes dedans...).
Selon Arte, qui a diffusé l’œuvre en mars 2006, L'attaque de la moussaka géante, au risque de provoquer l'indigestion d'aubergines chez le spectateur, réunit des créatures aussi improbables que de plantureuses blondes intergalactiques, des scientifiques homos en blouses roses, des transsexuels hystériques et des journalistes décervelés (ça, c'est déjà plus courant, c'est un spécialiste que vous le dit !). Le réalisateur y multiplie les clins d’œil au Pink Flamingos (1972) de John Waters, long métrage où l'acteur travesti Divine est élu l'être le plus immonde des États-Unis en dégustant face caméra (et sans coupures au montage) une crotte de chien toute fraîche ! Le canidé n'est pas bien gros, mais quand même ! Là, y a pas à dire, on est vraiment très loin de Theo Angelopoulos !
L'attaque de la moussaka géante se veut un hommage aux films de série B des années 50 comme La chose surgie des ténèbres (Juran, 1957) (image : medias.fluctuat.net)
L'attaque de la moussaka géante, l'histoire : Touché par un faisceau lumineux extraterrestre, un morceau de moussaka se met à enfler. Haut de trente mètres, il sème la panique et la mort dans les rues d'Athènes.
Dans le genre masse gélatineuse, visqueuse, vorace et méchante (bouh ! va te cacher, vilaine !), la moussaka géante s'inspire du fameux Blob, chose rosâtre venue de l'espace qui grossit à vue d’œil en engloutissant animaux et humains. Le Blob est apparu pour la première fois dans Danger planétaire (Irvin Yeaworth, 1958), un film de science-fiction aux effets spéciaux aujourd'hui complètement dépassés. Le film est resté célèbre grâce à Steve McQueen qui y faisait ses quasi premiers pas cinématographiques.
Avant la moussaka géante, il y avait eu... le Blob (ici, yeux dans les yeux avec Steve McQueen dans Danger planétaire en 1958) (image : www.monstrula.de)
Sous le nom de Attention au Blob (un titre comme ça, ça fait peur, c'est sûr), une suite en fut tournée en 1971 avec Larry Hagman (le JR de Dallas)... Enfin un remake, intitulé sobrement Le blob, est sorti en 1988. L'objet est signé Chuck Russell, un monsieur connu pour avoir réalisé The Mask, gros succès public avec Jim Carrey en 1993, ainsi qu'un Schwarzy un peu oublié parce qu'oubliable, L'effaceur, en 1996.