Le Film du jour n°179 : Du poil sous les roses
Un film français de Agnès OBADIA et Jean-Julien CHERVIER (2000) avec Julie Durand, Alexis Roucout, Alice Houri, Jean-Baptiste Pénigault, Marina Tomé, Nicolas Duvauchelle, Agnès Obadia, Rosette...
Fidèles lectrices, fidèles lecteurs, vous êtes de fines mouches (si, si...). Vous vous êtes donc aperçus que les Films du jour dataient souvent des années 60 et 70, heureuses époques où les réalisateurs, les producteurs et les distributeurs avaient de l'imagination et de l'humour (plus ou moins fin, certes) et n'hésitaient pas à affubler leurs longs métrages de titres fleuris et jubilatoires.
De fait, il est beaucoup plus difficile de dénicher une œuvre cinématographique postérieure à 1990 dont le titre soit suffisamment "remarquable" pour qu'elle puisse faire l'objet d'une rubrique pour le Film du jour. Pourquoi ? Mystère. L'humanité serait-elle devenue plus "sérieuse" et les professionnels de la profession d'humeur moins badine ? Enfin, en cherchant bien, l'auteur de ces lignes vous a quand même déniché Du poil sous les roses, petite comédie française légèrement impudique qui exposent crûment les états d'âme de collégiens face à la... puberté.
Julie Durand et Alexis Roucout dans Du poil sous les roses (image : www.toutlecine.com)
Agnès Obadia, qui a cosigné ce film, mène une double carrière d'actrice et de réalisatrice. En tant que metteur en scène, elle s'est filmée dès 1989 dans le cadre de ses études de cinéma et à troussé quelques courts-métrages remarqués contant les aventures d'une dénommée Romaine (miss Obadia herself), sorte de Bécassine philosophe et dépitée : Romaine, un jour où ça va pas (1989), Romaine et les garçons (1993), Romaine et les filles (1995). Ces trois courts-métrages ont été rassemblés dans un long sorti sur les écrans en 1996 et intitulé sobrement... Romaine. Au générique, on y trouve quelques personnalités de la troupe qui créa en 1993 la maison de production Magouric (Agnès Obadia, Jean-Luc Gaget, Luc Pagès, Laurent Bénégui, etc.).
Rien d'étonnant donc à retrouver Agnès Obadia, 100% actrice cette fois-ci, dans plusieurs films de Laurent Bénégui comme Un type bien (1991), Au petit Marguery (1995, avec Stéphane Audran et Michel Aumont en têtes d'affiche), Mauvais genre (1997, avec Jacques Gamblin, Elina Löwensohn et Monica Bellucci) et Qui perd gagne ! (2003, avec Thierry Lhermitte et Elsa Zylberstein).
On l'a également vue dans La divine poursuite (1997) de Michel Deville et dans Nos vies heureuses (1999), l'excellent film de Jacques Maillot. Côté réalisation, Agnès Obadia a bouclé en 2008 le tournage au Canada de Romaine par moins trente, mais c'est Sandrine Kiberlain qui y a repris le rôle fétiche de Romaine aux côtés de Pascal Elbé et Elina Löwensohn. En 2012, elle a réalisé Joséphine avec Marilou Berry, un film adapté de la BD du même nom.
Sandrine Kiberlain dans Romaine par moins 30 (Obadia, 2008) (image : www.toutlecine.com)
Du poil sous les roses, l'histoire : Roudoudou a 15 ans ou presque... Comme beaucoup d'ados de son âge, elle s'interroge sur des questions d'ordre sexuel et de première importance : pourquoi j'ai un nichon qui grandit plus vite que l'autre ? Est-ce que l'on peut parvenir à l'orgasme rien qu'en parlant au téléphone ? C'est quoi, un clito ? Son copain Julien a les mêmes obsessions, mais vues du côté masculin, du type : suis-je homo parce que je masturbe mon meilleur pote ? Y aurait-il un malaise si je couchais avec sa mère ? Bref, un pur moment de poésie avec des propos bien salaces que mon éducation m'a interdit de reproduire ici !
Julie Durand (Photo © Christine Ledroit-Perrin)
Julie Durand qui joue Roudoudou faisait ses débuts sur grand écran avec Du poil sous les roses. Depuis, on a vu l'actrice chez Patrice Leconte (Félix et Lola, 2000 ; Mon meilleur ami, 2006), Coline Serreau (Chaos, 2001), Sam Karmann (A la petite semaine, 2002), Cédric Klapisch (Poupées russes, 2004) et, plus récemment, aux côtés de Roschdy Zem et Olivier Gourmet dans Go Fast (Van Hoofstadt, 2007). Elle a également tenu un premier rôle dans Fracassés ! (Llopis, 2006) auprès de Vincent Desagnat et Edouard Montoute... mais on ne peut pas vraiment considérer ça comme une référence ! En 2011, Julie Durand a fait partie des quatre lycéens qui séquestrent leur proviseur (Carmen Maura) dans Escalade de Charlotte Silvera.
Frère de Roudoudou dans Du poil sous les roses, Nicolas Duvauchelle a, quant à lui, su rebondir. Révélé dès son premier film (Le petit voleur d'Erick Zonca en 1999) et aperçu en jeune légionnaire dans la troupe de Beau travail (Claire Denis, 2000), Nicolas Duvauchelle est né en 1980. Il a joué par deux fois pour Xavier Giannoli, la première fois avec Laura Smet dans Les corps impatients (2003), la deuxième fois avec Ludivine Sagnier dans Une aventure (2005). C'est d'ailleurs lors du tournage de ce dernier film que Nicolas Duvauchelle et Ludivine Sagnier tombèrent dans les bras l'un de l'autre. Ils sont aujourd'hui séparés mais leur relation a donné naissance à une petite fille (Bonnie), née en mars 2005.
Nicolas Duvauchelle dans Le petit voleur (Zonca, 1999) (image : www.toutlecine.com)
A l'actif également de l'acteur, son rôle de boxeur dans Poids léger (Améris, 2004) - Duvauchelle pratique la boxe thaïe dans la vraie vie - et son interprétation d'un jeune bourgeois blasé et désœuvré aux cotés de Sara Forestier dans Hell (Chiche, 2006). Plus récemment, on l'a vu fricoter avec une nonnette dans Avril (Hustache-Mathieu, 2005) et endosser l'habit du Grand Meaulnes (Verhaeghe, 2006), nouvelle adaptation du célèbre roman d'Alain Fournier. Policier massacré par Béatrice Dalle dans A l'intérieur (Bustillo & Maury, 2007) - il avait déjà été dévoré par la même actrice dans Trouble Every Day -, Nicolas Duvauchelle est passé du côté des voyous pour Le deuxième souffle (Corneau, 2007), le remake du film réalisé par Jean-Pierre Melville en 1966.
Nicolas Duvauchelle dans Secret Défense (Haïm, 2008) (image : www.toutlecine.com)