Le Film du jour n°177 : L'arrière-train sifflera trois fois
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Un film français de Jean-Marie PALLARDY (1975) avec Jean-Marie Pallardy, Jean Luisi, Véra Valmont, Alice Arno, Willeke Van Ammelrooy
Non, L'arrière-train sifflera trois fois ne raconte pas le destin explosif de Joseph Pujol (alias le Pétomane), un artiste qui savait se lâcher sur scène et qui fit beaucoup de bruit en son temps, puisqu'il régala de ses airs les spectateurs français à la fin du XIXe et au début du XXe siècle... Maintenant que le Film du jour vous a mis au parfum, sachez que L'arrière-train sifflera trois fois - avec son titre qui continue de faire rire dans les chaumières - est un fleuron du cinéma érotique hexagonal des années 70. Et, comme son illustre aîné (Le train sifflera trois fois de Fred Zinnemann avec Gary Cooper et Grace Kelly), c'est aussi un western... à ceci près que ce ne sont pas forcément les équidés qui se font chevaucher !
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A dada sur mon bidet... (image : filmsactu.net)
Mais foin de tous ces sous-entendus scabreux. L'arrière-train sifflera trois fois est signé par Jean-Marie Pallardy, jeune homme né en 1940 qui démarra sa carrière comme mannequin.
Il aborde le cinéma à la fin des années 60 en mettant en boîte quelques courts-métrages, puis réalise et produit en 1971 L'insatisfaite, son premier long déjà passablement olé-olé. Dans la foulée, le réalisateur en herbe se lance sur le créneau du "porno-soft" (genre de film où le casting fait l'amour à tout bout de champ de façon plus ou moins simulée, mais sans plans X). Il offre alors aux spectateurs médusés des vues imprenables sur tétons et fessiers dans Érotisme à l'étude (1972), connu également sous le titre Dossier érotique d'un notaire.
Jean-Marie Pallardy, qui joue dans tous ses films, ne baisse pas la garde et enchaîne sur Le journal érotique d'un bûcheron (1973) avec Claudine Beccarie - que l'on retrouvera ultérieurement dans des films X et dans le fameux docu Exhibition (1975) de Jean-François Davy - et la néerlandaise Willeke Van Ammelrooy, qui va devenir une sorte d'égérie pour le réalisateur. On retrouve en effet la jolie Hollandaise aux génériques des deux westerns érotiques et parodiques que tourne Pallardy au milieu des années 70 : L'arrière-train sifflera trois fois, donc, et Règlements de femmes à OQ Corral (1975), décalque dénudé du célèbre Règlements de comptes à OK Corral (Sturges, 1957) avec Burt Lancaster et Kirk Douglas.
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Une autre œuvre "incontournable" de la filmographie de Jean-Marie Pallardy (image : filmsactu.net)
"J'en avais rien à foutre d'être catalogué, confie Jean-Marie Pallardy au Petit bulletin grenoblois (!!!). On s'amusait, on était entouré de belles filles, on roulait en Ferrari ou en Range Rover. Les clients français demandaient ça à l'époque, des histoires simples, marrantes. Tout le monde s'y retrouvait". Surtout ceux qui engrangeaient les pépettes...
Le réalisateur signa encore quelques films érotiques comme L'amour chez les poids lourds (1975) et La donneuse (1979) avant de se lancer au détour des années 80 dans le vrai X sous le pseudonyme de Boris Pradley (ou Pradlay). A noter que Dossier érotique d'un notaire, Règlements de femmes à OQ Corral, La donneuse, L'amour chez les poids lourds et L'arrière-train sifflera trois fois ont été édités en DVD chez "Le chat qui fume", un petit éditeur sympa qui sort des titres un peu en marge des sentiers battus (www.lechatquifume.com). Pour celles et ceux que ça intéresse, les bandes-annonces - avec lots de nénés s'exhibant sans entraves - y sont visibles !
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Édition DVD de prestige pour L'arrière-train sifflera trois fois
Ajoutons qu'au plus fort de la vague X en France, des distributeurs opportunistes caviardèrent de scènes pornos certains de ces longs métrages, avec des actrices et des acteurs ne figurant pas au générique initial. Règlements de femmes à OQ Corral s'est ainsi retrouvé rebaptisé Les 7 partouzards de l'Ouest et Dossier érotique d'un notaire fut transformé en Soirées privées chez Claudette ! Une chatte n'y retrouverait pas ses petits, c'est moi qui vous le dis...
L'arrière-train sifflera trois fois, l'histoire : John O'Keykett vient d'hériter d'un saloon, mais sa seule fille de joie, répondant au doux nom de Lulu, a rendu les armes à force de contenter tous les gros calibres des cow-boys des alentours. John fait alors appel aux Daltines pour relancer son affaire. Oui, mais voilà, la sévère Maureen O'Lala (rappelons aux "ignares" que la vraie Maureen O'Hara fut une célèbre actrice qui joua notamment dans certains westerns de John Ford) ne l'entend pas de cette oreille... d'autant que sa fille Lucky Lucky est tombée amoureuse d'O'Keykett.
Le film est aussi connu sous le titre Lucky Lucky et les Daltines... Mais laissons "Le chat qui fume" miauler la pub de L'arrière-train sifflera trois fois : "Avec ce film culte, Jean-Marie Pallardy signe une comédie érotique désopilante, avec des actrices magnifiques et des personnages hauts en couleur. Le nom de ce western érotique de légende est ancré dans l'inconscient collectif. Saurez-vous faire siffler l'arrière-train de Lulu ?" A vous de jouer... apparemment.
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A la queue leu leu chez les Indiens (image : culturopoing.com)
Après 1975, Jean-Marie Pallardy ne s'est pas contenté de réaliser quelques films X. Il a aussi mis en scène quelques longs métrages mêlant habilement le polar avec un zeste d'érotisme (dur de laisser tomber les nibards d'un coup... faut pas se renier quand même !). Après L'amour aux trousses (1974) - avec Willeke Van Ammelrooy et Corinne Marchand -, Pallardy signa ainsi Le Ricain (1975) avec Jess Hahn et le bodybuildé Gordon Mitchell (voir Sartana, si ton bras gauche te gêne coupe-le !), puis Une femme spéciale (1979) avec Gordon Mitchell à nouveau et Karin Schubert - vue auparavant en reine espagnole dans La folie des grandeurs de Gérard Oury, l'actrice sombra par la suite dans le X.
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Une œuvre à ranger dans la veine polar du réalisateur Jean-Marie Pallardy (image : www.nanarland.com)