Le Film du jour n°116 : Faites gaffe, les filles, Archie se pointe !

Publié le par lefilmdujour

Titre original : Hot Times

Un film américain de Jim McBRIDE (1974) avec Henry Cory, Gail Lorber, Amy Farber, Robert Lesser, Steve Curry...

Avec Faites gaffe, les filles, Archie se pointe, le Film du jour met à l'honneur, une fois de plus, l'imagination des distributeurs hexagonaux qui dans les décennies 70 et 80 étaient passés maîtres dans la confection de titres accrocheurs n'ayant aucun rapport avec le titre original !

Faites gaffe, les filles, Archie se pointe, l'histoire : Comme l'indique judicieusement la phrase placée en exergue sur l'affiche du film, Faites gaffe, les filles, Archie se pointe se veut une resucée d'American Graffiti... avec du sexe en prime ! Sorti en 1973, American Graffiti - deuxième long métrage de George Lucas tourné entre THX1138 (1971) et La guerre des étoiles (1977) - racontait les tribulations d'un groupe de jeunes dans une petite ville californienne en 1962. Faites gaffe, les filles, Archie se pointe se contente, lui, comme son titre français le précise clairement, de narrer les aventures d'Archie, un jeune freluquet bien décidé à perdre sa virginité en compagnie de jeunes femmes, si possible puissamment nichonnées...

Richard Gere et Valérie Kaprisky dans A bout de souffle, made in USA (1982), le film le plus connu de Jim McBride (image : www.toutlecine.com)

Si les acteurs du film ne sont guère connus de ce côté-ci de l'Atlantique, Jim McBride, le réalisateur de Faites gaffe, les filles, Archie se pointe, s'est offert un brin de célébrité dans l'Hexagone en 1982 grâce à son remake contemporain d’À bout de souffle de Jean-Luc Godard. Assez raté et désormais complètement daté, A bout de souffle made in USA réunit Richard Gere et Valérie Kaprisky (qui reprenaient respectivement les rôles de Belmondo et d'Anna Karina). La jeune actrice française allait vraiment éclater deux ans plus tard avec la Femme publique (Zulawski, 1984) et L'année des méduses (Frank, 1984)... avant de disparaître du haut de l'affiche tout aussi rapidement et de limiter, par la suite, ses apparitions au cinéma.

Une scène du Journal intime de David Holzman, premier film de Jim McBride, réalisé en 1967

Également monteur et ingénieur du son (un auteur complet en quelque sorte), le new-yorkais Jim McBride, né en 1941, a réalisé son premier long métrage en 1967. Fortement influencé par la Nouvelle Vague française et les chantres du cinéma-vérité (comme l'américain Don Alan Pennebaker et le britannique Richard Leacock), Le journal intime de David Holzman flirte avec le cinéma expérimental et suit un jeune cinéphile qui veut filmer la réalité quotidienne.

Cette œuvre exercera une grande influence sur toute une génération de cinéastes. Le rôle-titre y est interprété par l'acteur, écrivain et producteur L.M. Kit Carson, père dans la vie de Hunter Carson, connu pour avoir joué à l'âge de neuf ans dans Paris Texas (1984) de Wim Wenders. Le jeune garçon y joue le fils de Nastassja Kinski et d'Harry Dean Stanton.

En 1969, avec My Girfriend's Wedding, Jim McBride se rapproche encore plus du cinéma direct. Mais le reste de sa carrière en tant que cinéaste indépendant reste assez décevant et Faites gaffe, les filles, Archie se pointe n'a guère marqué les mémoires, il faut le reconnaître.

Ellen Barkin et Dennis Quaid dans Big Easy (1987) de Jim McBride (image : www.premiere.fr)

Après plusieurs années de silence, Jim McBride rentre dans le rang et rejoint Hollywood en signant en 1982 le remake d’À bout de souffle. En 1987, il décroche le grand prix du Festival du film policier de Cognac grâce à Big Easy - Le flic de mon cœur, polar de bonne facture avec Dennis Quaid et Ellen Barkin, revue récemment outrageusement liftée dans Ocean's Thirteen (2007) de Steven Soderbergh et L'élite de Brooklyn (Fuqua, 2009). Jim McBride retrouvera Dennis Quaid deux ans plus tard dans Great Balls of Fire (1989), biographie filmée du chanteur de rock Jerry Lee Lewis.

Dennis Quaid en Jerry Lee Lewis à côté du vrai dans Great Balls of Fire (1989) de Jim McBride (image : www.toutlecine.com)

On doit aussi à Jim McBride Qui a tué le chevalier ? (1994), une assez bonne adaptation du Tableau du maître flamand, fameux roman d'Arturo Perez-Reverte. "Qui a tué le chevalier ?" ou "Qui a pris le cavalier?", c'est la phrase écrite sur un tableau peint il y a cinq cents ans et représentant une partie d'échecs entre un seigneur et un chevalier observés par une étrange femme en noir. Un tableau exécuté deux ans après la mort mystérieuse de l'un des joueurs... Des morts violentes à notre époque semblent prolonger la partie d'échecs en suspens sur la toile... En vedette de Qui a tué le chevalier ?, l'actrice d'origine britannique Kate Beckinsale a été vue plus récemment en guerrière vampire dans les trois volets d'Underworld (Wiseman, 2003, 2006, et Tatopoulos, 2008) et en Ava Gardner séduisant Howard Hughes dans Aviator (Scorsese, 2005).

Kate Beckinsale devant le fameux tableau flamand dans Qui a tué le chevalier ? (McBride, 1994) (image : www.toulecine.com)

Jim McBride, qui travaille aujourd'hui beaucoup pour la télévision (il a notamment signé un épisode de la série Six Feet Under, chronique d'une famille de croque-morts déjantée), a également réalisé pour le cinéma en 1997 L'informateur, avec, notamment, Timothy Dalton, un ex-James Bond.

Pour visionner un extrait du Journal intime de David Holzman de Jim McBride, cliquez ici.

Ci-dessous, la bande-annonce de A bout de souffle, made in USA de Jim McBride :

Publié dans Titres débiles

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