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La rubrique d'Anna le Gésic : Somewhere
Publié le
par lefilmdujour
Sofia Coppola, 2009, film sorti en salles le 5 janvier 2011
Le film s'ouvre sur une Ferrari noire qui tourne inlassablement sur un circuit circulaire. La scène s'éternise... Symbole ? Oui, sans doute. Car la vie du conducteur, un acteur à la quarantaine sexy (Stephen Dorff, intense), tourne en boucle dans un vide existentiel peuplé de filles, de médicaments, d'alcool, de tabac. Entre deux rôles, l'homme fait vaguement la promotion du film qu'il vient de terminer, ânonne des non-réponses à des questions débiles de journalistes, confond ses petites amies de passage, s'occupe avec nonchalance de sa fille le temps d'un après-midi, prête son visage aux responsables des effets spéciaux pour un prochain rôle où il apparaîtra considérablement vieilli.
Comme elle l'avait déjà démontré dans Lost in translation, Sofia Coppola filme admirablement la vacuité, les moments de l'existence où la machine humaine fonctionne à vide, sans points d'ancrage pour se fixer. C'est vrai, dans Somewhere, il ne se passe rien, rien d'essentiel n'est dit. Mais les images vibrent de sensations à fleur de peau et le charisme de l'interprète principal fait le reste.
La vie de notre acteur va quand même se trouver chamboulée en profondeur, le temps de quelques semaines passées en compagnie de sa fille Cléo, que son ex-épouse lui confie temporairement. Filmés avec beaucoup de sensibilité par Sofia Coppola (qui avoue s'être un peu inspirée de sa propre histoire), les petits riens s'enchaînent. Des petits riens oui, mais qui disent beaucoup. Se crée alors une véritable connivence entre la jeune ado et son père qui, une fois Cléo repartie, retournera à sa solitude (mais pleinement conscient désormais).
A la toute fin du film, notre "héros" est à nouveau au volant de sa voiture... Mais, cette fois-ci, la route s’étend toute droite devant lui. Magique !