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La rubrique d'Anna le Gésic : L'Apollonide
Publié le
par lefilmdujour
Bertrand Bonello, 2010, film sorti en salles le 21 septembre 2011
Les critiques dithyrambiques et unanimes des Inrockuptibles, du Monde et de Libération laissaient craindre le pire... Et pourtant, c'est vrai, L'Apollonide (souvenirs de la maison close) est un film sublime. Dernier opus en date de Bertrand Bonello dont Le pornographe, il y a déjà dix ans, nous avait particulièrement touchés, L'Apollonide est une œuvre magistrale tant par sa mise en scène que par la qualité de ses images.
Tourné quasiment intégralement dans une maison close de la fin du XIXe siècle où le jour ne pénètre jamais (à l'exception notable d'une scène magnifique sur les bords de Seine qui n'est pas sans évoquer Renoir), le film, pourtant, n'est jamais étouffant. La virtuosité avec laquelle la caméra trace une dizaine de magnifiques portraits de belles enfermées, jouées à la perfection par des actrices impeccables, ne lasse jamais. D'autant que Bonello réserve au spectateur des scènes marquantes, voire choquantes (au bon sens du terme), morceaux de bravoure qui relancent sans cesse l'intérêt du spectateur.
L'histoire de la prostituée défigurée constitue à cet égard l'un des points d'orgue d'un film qui, malgré son sujet et sans les édulcorer, ne s'appesantit jamais sur les scènes de sexe. Car, dans ce monde confiné et replié sur lui-même où les filles cohabitent en bonne intelligence et dans une certaine "sécurité", la violence et la perversité des hommes hélas n'est jamais bien loin. Un film à voir absolument.