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La piqure de Sal Obscur : Un grand patron
Publié le
par lefilmdujour
Yves Ciampi, 1951
Dans les années 40 et 50, Pierre Fresnay s’était fait une spécialité des « grandes » figures françaises comme Saint Vincent de Paul dans Monsieur Vincent, Jacques Offenbach dans La valse de Paris, l’entomologiste Jean-Henri Fabre dans Monsieur Fabre, Albert Schweitzer dans Il est minuit Docteur Schweitzer, etc.
Dans Un grand patron, réalisé par Yves Ciampi (qui fut aussi docteur), l’acteur interprète de façon plus vraie que nature le professeur Delage, un brillant chirurgien passé maître dans les greffes du rein (une prouesse technique en 1951) mais apparemment dénué de tout sentiment et éminemment carriériste. Très moderne, le récit dénonce une grande bourgeoisie française confite dans ses certitudes et peu encline à supporter les « sensibles », les « artistes » et les « rêveurs », sommés de revenir dans le droit chemin de la « science ».
Le film est également caractérisé par un machisme ambiant, caractéristique de l’après-guerre, avec des réflexions du genre « Les femmes se laissent dominer par leurs glandes » (les dames apprécieront sans nul doute). Les rôles féminins sont d’ailleurs condamnés à jouer les subalternes (épouses soumises, infirmières pelotées et traitées comme de simples « organes », petites amies aux ordres, etc.). A noter aussi pour les amateurs de ce genre de plaisanteries, une scène de « tonus » entre internes où la gent féminine n’hésite pas à grimper en slibard sur les tables, jambes écartées et nichons au vent. Un grand moment de poésie !