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La piqure de Sal Obscur : Les naufragés de l'espace
Publié le
par lefilmdujour
John Sturges, 1969
Les naufragés de l'espace, c'est typiquement le film qui fout la trouille avant même de l'avoir vu. Plus de deux heures consacrées au sauvetage de trois astronautes coincés dans un véhicule spatial avec moult détails scientifiques et pas une once de métaphysique à la Kubrick, ça peut refroidir ! Et pourtant, la gageure est gagnée haut la main.
C'est vrai qu'il faut avoir bouclé ses trois années à Sup'Aéro et choisi l'option "commande de vol d'Ariane V" pour comprendre le jargon utilisé dans le film. Là n'est pas l'important. Pendant 120 minutes, le spectateur est vraiment tenu en haleine et croise les doigts pour que les trois héros coincés dans leur capsule Appollo en panne, en rotation autour de la Terre, soient ramenés sains et saufs sur le plancher des vaches. D'autant que l'oxygène vient à manquer inexorablement et que les pépins s'accumulent tant dans l'espace qu'au sol.
Dans Les naufragés de l'espace, il n'y a aucune action à proprement parler (les trois "héros" restent assis à attendre la mort pendant la quasi-intégralité du long métrage), mais la mise en scène (c'est John Sturges, le grand réalisateur de westerns, qui est aux commandes) réussit à maintenir le suspense de façon assez incroyable pour un film aussi statique. Les acteurs (Gregory Peck, le chef qui dirige les opérations de Cap Canaveral, en tête) sont tous excellents.
Certes, on pourra toujours reprocher un certain manichéisme dans la caractérisation des trois astronautes : l'homme mûr (Richard Crenna), prêt au sacrifice ultime, le scientifique pur et dur (James Franciscus), toujours maître de ses émotions, et l'impulsif (Gene Hackman), incapable de se maîtriser dans une situation extrême. Mais, comme on dit, c'est de bonne guerre.
Et puis, quand même, Les naufragés de l'espace réussit à faire passer un message en faveur de la coopération américano-soviétique. En 1969, ce n'était pas si courant !