Jean Aymar de Thou dit tout : Life during Wartime
Todd Solondz, 2008, sorti en salles le 28 avril 2010
Dans Life During Wartime, on retrouve l'univers familier de Todd Solondz : familles dysfonctionnelles, êtres humains névrosés, incommunicabilité, prémices de la fin de la civilisation occidentale. Rien que ça, me direz-vous ! Le tout est heureusement traité sur le mode de l'humour noir et, même si la vision du film n'est guère confortable pour ceux, nombreux, habitués au politiquement correct asséné à longueur de journaux télévisés et de débats politiques creux, l'amateur d’œuvres originales au regard décalé ne sera pas déçu. D'autant que l'on retrouve avec plaisir (mais "plaisir" n'est peut-être pas le bon mot tant les personnages sont peu "aimables" ) les protagonistes déjà croisés dans Happiness, le film qui reste sans doute le chef-d’œuvre de Todd Solondz.
Comme rien n'est simple chez Todd Solondz, les trois sœurs héroïnes de Life During Wartime ne sont pas interprétées par les mêmes actrices que dans Happiness. Le cinéphile quadragénaire sera toutefois heureux de reconnaître Ally Sheedy, vingt-cinq après The Breakfast Club (ça nous rajeunit pas...). Dans son film, le réalisateur a également fait appel à un revenant (dans les deux sens du terme), en l'occurrence Paul Reubens, le fameux Pee Wee du début des années 80 dont la carrière avait été brisée pour une sombre affaire de mœurs (une masturbation dans un cinéma porno... je me demande bien ce qu'on pouvait faire d'autre dans un tel lieu... mais bon, les US et leur puritanisme de façade, on connaît...).
Et puis, il y a Charlotte Rampling. Dans un rôle "monstrueux", l'actrice est sidérante.
Jean Aymar de Thou