Daniel Duval (1944-2013)
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Le bar du téléphone (Barrois, 1980) (image : www.toutlecine.com)
Visage buriné des polars à la française où il a souvent interprété les malfrats (J’irai au paradis car l’enfer est ici, Durringer, 1997 ; 36 quai des Orfèvres, Marchal, 2004 ; Les Lyonnais, 2011), l’acteur et réalisateur Daniel Duval est décédé le 10 octobre 2013 à l’âge de 68 ans.
Daniel Duval avait démarré sa carrière au cinéma comme réalisateur (et acteur) dans Le voyage d’Amélie (1974), histoire de cinq marginaux de banlieue qui aident une vieille femme, Amélie, à convoyer son mari décédé vers un petit village de l’Allier. C’est également la marginalité que traite Daniel Duval dans son deuxième long métrage, L’ombre des châteaux (1976), film désespéré qui dépeint la misère moral et le dénuement d’une famille d’immigrés italiens.
Parallèlement, l’acteur apparaît dans quelques films comme Que la fête commence (Tavernier, 1974), L’agression (Pirès, 1974) ou Va voir maman, Papa travaille (Leterrier, 1977). Mais c’est son troisième film en tant que réalisateur, La dérobade (1979), qui le révèle au grand public. Daniel Duval y campe un proxénète face à Miou-Miou, qui décrochera le César de la meilleure actrice pour son rôle, et Maria Schneider, qui verra la statuette de meilleure actrice dans un second rôle lui échapper au profit de Nicole Garcia. En 1980, l’acteur décroche un premier rôle dans Le bar du téléphone de Claude Barrois, film inspiré d’un célèbre fait divers de la guerre des gangs marseillais.
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Au premier plan, Danel Duval, Miou-Miou et Maria Schneider dans La dérobade (image : www.toutlecine.com)
Daniel Duval revient à la réalisation avec L’amour trop fort (1981), histoire d’un triangle amoureux formé par un jeune metteur en scène de cinéma (Daniel Duval), un vieil acteur raté (Jean Carmet) et une antiquaire (Marie-Christine Barrault). Il signe dans la foulée Effraction (1982) et confie à Jacques Villeret un rôle à contre-emploi de tueur solitaire et complexé…
Quasi-absent des écrans pendant une dizaine d’années, Daniel Duval acteur reviendra en force en 1996 avec une prestation remarquable de père violent et tyrannique dans le conte onirique de Sandrine Veysset, Y aura-t-il de la neige à Noël ?, César de la meilleure première œuvre. Il est également impressionnant en séducteur ténébreux et dangereux face à Nathalie Baye dans Si je t’aime, prends garde à toi (1998) de Jeanne Labrune, et particulièrement émouvant en ex-soixante-huitard revenu de tout et suicidaire dans Le vent de la nuit (1999) de Philippe Garrel.
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Nathalie Baye et Daniel Duval dans Si je t'aime, prends garde à toi (image : www.toutlecine.com)