Ciné glouglou n°6 : K-19 : Le piège des profondeurs

Publié le par lefilmdujour

Ciné glouglou n°6 : K-19 : Le piège des profondeurs
Kathryn Bigelow, 2002
A l’aube des années soixante, les sous-marins lanceurs de missiles stratégiques sont devenus les armes les plus redoutables des deux super-puissances. Leur atout : disparaître dans les profondeurs des océans et être capable de lancer leurs engins de mort n’importe où, n’importe quand. On sait que la France a basé sa force de dissuasion sur ces « redoutables » bâtiments. Dotés de propulsion nucléaire, ces sous-marins longs et ventrus coupent tout contact avec leur base et s’enfoncent discrètement dans l’immensité océane. On imagine bien que Hollywood ne pouvait laisser passer un tel filon. Mystère, bravoure, combats d’hommes et guerre mondiale : qui dit mieux ?
Le pitch : 1961. L’URSS veut absolument prouver aux Américains sa capacité à lancer des missiles nucléaires depuis un sous-marin. Problème, le K-19, premier d’une longue série de mastodontes, n’est pas tout à fait achevé. On l’envoie quand même faire sa démonstration et arrive ce qui doit arriver (notamment à cause d’un commandant qui a décidé de malmener son navire) : le réacteur nucléaire entre en fusion. C’est Tchernobyl sous l’eau.
En voilà du bon ciné glouglou ! K-19 s’inspire beaucoup au départ du scénario de L’Odyssée du sous-marin Nerka : un commandant froid et distant, juxtaposé à celui qui devait mener le bâtiment, et qui, lui, considère son équipage comme une famille et ne rechigne jamais à visser un écrou ou soulever une torpille entre copains. Des exercices à répétition jugés inutiles par tout le monde, le tout sur fond de guerre froide. Comme Nerka, le film est d’abord servi par un casting surpuissant : Harrison Ford et Liam Neeson sont parfaits dans leur rôle respectif. Détail significatif des bons films : les seconds rôles sont tous soignés aux petits oignons par la réalisation et servis par d’excellents acteurs. On pense notamment à l’inénarrable commissaire politique et, bien entendu, au beau lieutenant Vadim (Peter Saasgard), le jeune et inexpérimenté responsable du réacteur nucléaire.
De fait, K-19 raconte avant tout une belle histoire d’hommes, de bravoure et de sacrifice. Les scènes d’intervention dans la salle du réacteur sont terribles et poignantes. Les scénaristes et le réalisateur ont su s’y prendre pour briser le cœur du spectateur et nous leur en savons gré.
On appréciera que la réalisation ne perde jamais de vue la contrainte de base du genre : rendre l’exiguïté des lieux et entretenir un sentiment diffus de claustrophobie.
On l’aura compris, K-19 est un excellent film que votre serviteur vous recommande chaudement. Très belle note finale, dans un cimetière moscovite enneigé.
Fab Free

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