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Ciné glouglou n°5 : Koursk - Un sous-marin en eaux troubles
Publié le
par lefilmdujour
Un film de Jean-Michel Carré
D’accord, il ne s’agit pas d’un film de fiction mais d’un long documentaire (une heure et quart). D’accord, c’est visible sur Youtube (mais une version DVD existe) et la qualité vidéo est médiocre. Bien sûr, bien sûr… Mais avez-vous jamais entendu histoire plus incroyable ? Allez, convenez que la réalité dépasse la fiction, et particulièrement dans le cas du naufrage du Koursk.
Rappelons le pitch : à l’aube du XXIe siècle, le dernier-né de la flotte russe, le Koursk, coule au cours de sa première mission dans le cadre de manœuvres navales dans la mer de Barents. Le navire devait notamment tester une torpille à propulsion révolutionnaire, capable d’atteindre une vitesse de 500 km/h sous l’eau… On songe à un mélange de K-19 et d’Octobre Rouge, bien sûr. Sauf que là, c’est vrai et que c’est beaucoup plus spectaculaire.
Car le pire est à suivre : le sous-marin repose par cent mètres de fond et une partie de l’équipage a survécu. Mais l’armée russe s’avère incapable d’aller secourir ses marins. Ceux-ci ont dix jours d’autonomie. Au bout d’une semaine d’atermoiements, le gouvernement russe se résout à faire appel aux Occidentaux pour aller sauver ses hommes. Mais n’est-ce pas trop tard ?
La fiction ne vaut pas un kopeck face à la réalité vous dit-on… Hollywood s’emparera de ce sujet un jour, c’est certain. Nul doute, du reste, que ce projet ne sommeille déjà dans les cartons des majors. Il y sera question de bravoure et de sacrifice humain. Le film se terminera mal, bien entendu (et ça tous les Spielberg du monde n’y pourront rien changer). Il y sera surtout question de mystère. Pourquoi le Koursk a-t-il coulé ? Qu’est-ce qui a provoqué cette première explosion qui semble entraîner la fuite du sous-marin, puis cette seconde terrible déflagration que tous les navires occidentaux espions enregistrent ? Quel est le rôle des deux sous-marins américains présents dans ces eaux troubles, le Toledo et le Memphis ?
Mais quelle que soit la qualité du film, il ne parviendra jamais à susciter la même profonde émotion que la vision de la mère d’un des marins apostrophant les dirigeants russes dans des termes déchirants face aux caméras (vous savez, cette scène vue en boucle à l’époque avec une infirmière qui vient lui administrer une piqure anesthésiante pour la faire taire). Non, cela n’est pas possible. Car aucun scénariste, aucun réalisateur n’égalera jamais la force du réel.
Dernier traveling dans le cimetière où reposent les marins du Koursk. On entend une chanson éructée par un vieux barde slave à la voix rocailleuse s’accompagnant d’une guitare minable :