Alain Corneau (1943-2010)

Publié le par lefilmdujour

Alain Corneau (1943-2010)
En cet été 2010, c'est décidément la série noire pour le cinéma français. Après Laurent Terzieff, Bernard Giraudeau et Bruno Cremer, Alain Corneau, auteur de Crime d'amour (2009), film toujours à l'affiche, disparaît à son tour. Le réalisateur de Série noire (1979) est décédé le 30 août 2010 des suites d'une longue maladie.
Issu de l'IDHEC, Alain Corneau avait été assistant de réalisateurs comme Costa-Gavras ou Michel Drach avant d'attaquer la mise en scène avec la fable politique France Société Anonyme (1974). Après cet échec, il était devenu un spécialiste reconnu du polar et du film noir avec des réussites comme Police Python 357 (1975) (avec François Périer, Simone Signoret et Yves Montand), La menace (1977) (avec Carole Laure, Marie Dubois et Yves Montand), Série noire (1979) (avec Patrick Dewaere, Marie Trintignant, Myriam Boyer et Bernard Blier) et Le choix des armes (1981) (avec Catherine Deneuve, Yves Montand, Gérard Depardieu et Gérard Lanvin).
Alain Corneau (1943-2010)

Montand et Depardieu dans Le choix des armes (Corneau, 1981) (image : www.toutlecine.com)

L'échec critique de ce dernier film poussera Alain Corneau à diversifier son travail. Le réalisateur s'essaie à la superproduction avec Fort Saganne (1983), adapte une œuvre culte d'Antonio Tabucchi (Nocturne indien, 1988) et, finalement, réconcilie public et critique avec Tous les matins du monde (1991), évocation austère d'un certain Monsieur de Sainte-Colombe qui, sous Louis XIV, porta l'art de la viole de gambe à son point de perfection. Ce film lui permet de décrocher le César du meilleur réalisateur.
Alain Corneau (1943-2010)

Anne Brochet et Jean-Pierre Marielle dans Tous les matins du monde (Corneau, 1991) (image : www.premiere.fr © PRODUCTION / FILM PAR FILM)

Par la suite, l’œuvre d'Alain Corneau devient encore plus éclectique : autobiographie avec Le nouveau monde (1994), retour au polar avec Le cousin (1997), parenthèse exotique avec Le prince du Pacifique (2000), adaptation d'un roman d'Amélie Nothomb avec Stupeur et tremblements (2002) (et une superbe interprétation de Sylvie Testud qui rafle à cette occasion le César de la meilleure actrice), cinéma introspectif avec Les mots bleus (2004), et remake d'un célèbre film de Jean-Pierre Melville avec Le deuxième souffle (2007), une œuvre sous-estimée par beaucoup.

Publié dans Claps de fin

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