Niels Arestrup (1949-2024)

Publié le par lefilmdujour

Détenteur de trois César du meilleur acteur dans un second rôle, pour De battre mon cœur s’est arrêté (2004) et Un prophète (2008) de Jacques Audiard et pour Quai d’Orsay (2012) de Bertrand Tavernier, l’acteur de théâtre, de cinéma et de télévision Niels Arestrup est décédé le 1er décembre 2024 à l’âge de 75 ans.

Niels Arestrup fait ses premiers pas sur grand écran au début des années 1970. Il est notamment le secrétaire de Trotsky dans Stavisky (1975) d’Alain Resnais (avec Belmondo dans le rôle-titre) et multiple d’abord les rôles dans des films d’auteur à audience plus ou moins confidentielle : Je tu il elle (1974) de Chantal Akerman, Lumière (1975) de Jeanne Moreau, Demain les mômes (1975) de Jean Pourtalé (avec une toute jeune Emmanuelle Béart), Le Grand soir (1976) et Seuls (1980) de Francis Reusser, Les Apprentis sorciers (1976) d’Edgardo Cozarinsky, La Chanson de Roland (1978) de Frank Cassenti

Puis on le voit tenant des seconds rôles dans des longs métrages plus populaires. Il est un homme de main du proxénète joué par Daniel Duval dans La Dérobade (Duval, 1979), un photographe de MJC dans La Femme flic (1979) d’Yves Boisset, donne la réplique à Isabelle Huppert dans Signé Charlotte (1984) de Caroline Huppert, joue dans le film d’aventures Les Loups entre eux (1985) de José Giovanni, incarne un commissaire membre de l’organisation terroriste la Cagoule dans La Rumba (1986) de et avec Roger Hanin.

Niels Arestrup se partage aussi dans un ménage à trois avec Hanna Schygulla et Ornella Mutti dans Le Futur est femme (1984) de Marco Ferreri et il est un chef d’orchestre hongrois aux prises avec l’Opéra de Paris et avec une diva jouée par Glenn Close dans La Tentation de Vénus (1991) d’Istvan Szabo.

Alors que dans les années 1980 et 1990, l’acteur gagne à la télévision une reconnaissance comparable à celle dont il bénéficie sur les planches, il lui faut attendre les années 2000 pour connaître le succès au cinéma avec des rôles majeurs.

On citera le père perfide du personnage joué par Romain Duris dans De battre mon cœur s’est arrêté (photo ci-contre), le parrain de la mafia corse dans Un prophète (photo ci-dessous), le patron des service secrets français dans L’Affaire Farewell (2008) de Christian Carion, le propriétaire de vignoble bordelais peu enclin à soutenir son fils (Lorànt Deutsch) dans Tu seras mon fils (2010) de Gérard Legrand, le directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères joué par Thierry Lhermitte dans Quai d’Orsay, le général allemand von Choltitz face au consul général de Suède (André Dussolier) dans Diplomatie (2013) de Volker Schlöndorff, le père du dessinateur génial et fantasque incarné par Nahuel Pérez Biscayart dans Au revoir là-haut (2016) d’Albert Dupontel, l’avocat célèbre et finalement manipulé dans Villa caprice (2020) de Bernard Stora.

Outre ses trois César dûment empochés, Niels Arestrup, qui avait également tourné sous la direction de Steven Spielberg pour Cheval de guerre (2011), avait été nommé au César du meilleur acteur pour Diplomatie et au César du meilleur acteur dans un second rôle pour L’Homme qui voulait vivre sa vie (2009) d’Éric Lartigau (où il retrouve Romain Duris, cinq ans après De battre mon cœur s’est arrêté) et pour Au revoir là-haut.

Ces dernières années, les téléspectateurs avaient pu voir Niels Arestrup dans la première saison de Baron noir (2016), dans un épisode de Capitaine Marleau (2017) et de Myster Mocky présente (2019) et dans la minisérie Les Papillons noirs (2022) diffusée sur Netflix.

Publié dans Claps de fin

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