Marisa Paredes (1946-2024)
Elle avait déjà plus de trente ans de carrière d’actrice au cinéma et à la télévision espagnoles lorsque le réalisateur Pedro Almodovar lui confia le rôle de la chanteuse Becky del Páramo, mère égocentrique du personnage joué par Victoria Abril dans Talons aiguilles (1991), rôle qui la consacra au niveau international. L’actrice espagnole Marisa Paredes, qui a tourné par six fois devant la caméra d’Almodovar, est décédée le 17 décembre 2024 à l’âge de 78 ans.
Le célèbre réalisateur, Prix Lumière 2014, a filmé Marisa Paredes dès Dans les ténèbres (1983), où elle est l’une des sœurs du couvent des Rédemptrices humiliées. Après Talons aiguilles (photo ci-dessous), l’actrice est un autrice de romans à l’eau de rose dans La Fleur de mon secret (1995), incarne
l’actrice préférée de Manuela (Cecilia Roth) dont l’enfant meurt tragiquement à la sortie du théâtre alors qu’il était en quête d’un autographe dans Tout sur ma mère (1999), apparaît lors d’une fête dans Parle avec elle (2001), joue la servante (et mère) du chirurgien esthétique (Antonio Banderas) dans La piel que habito (2010).
Marcello Mastroianni et Marisa Paredes dans Trois vies et une seule mort (1995)
Marisa Paredes a aussi travaillé avec les Espagnols Fernando Trueba (Cousine je t’aime, 1979), Agusti Villaronga (Prison de cristal, 1987) et Manuel Gomez Pereira (Reinas, 2004), les Suisses Daniel Schmid (Hors saison, 1992) et Alain Tanner (Jonas et Lila à demain, 1999), les Chiliens Raoul Ruiz (Trois vies et une seule mort, 1995) et Valeria Sarmiento (Les Lignes de Wellington, 2011), les Mexicains Arturo Ripstein (Carmin profond, 1996 ; Pas de lettre pour le colonel, 1998) et Guillermo del Toro (L’Échine du diable, 2001), les Argentins Fernando Solanas et Edgardo Cozarinsky (Dans le rouge du couchant, 2003) et le Portugais Manoel de Oliveira (Le Miroir magique, 2005)…
Marisa Paredes et Eduardo Noriega dans L’Échine du diable (2001)
Au cinéma, Marisa Paredes a été l’épouse de Jean Rochefort dans Tombés du ciel (1993) de Philippe Lioret et Le Serpent a mangé la grenouille (1997) d’Alain Guesnier, ainsi que la belle-mère de Robert Benigni dans La Vie est belle (1997). L’actrice avait été récompensée par un Goya d’honneur en 2018, lors de l’équivalent espagnol de la cérémonie des César.