Jean-Marie Pallardy (1940-2024)

Publié le par lefilmdujour

Considéré comme un pionnier du cinéma érotique français, le réalisateur, acteur et producteur Jean-Marie Pallardy est décédé le 12 décembre 2024 à l’âge de 84 ans.

Ancien mannequin, Jean-Marie Pallardy aborde le cinéma à la fin des années 1960 en mettant en boîte quelques courts métrages, puis il réalise et produit en 1971 L'Insatisfaite, son premier long, déjà interdit aux moins de 18 ans. Dans la foulée, le réalisateur en herbe se lance sur le créneau du "porno-soft" (genre de film où le casting fait l'amour à tout bout de champ de façon plus ou moins simulée, mais sans plans X). Il offre alors aux spectateurs médusés des vues imprenables sur tétons et fessiers dans Érotisme à l'étude (1972), connu également sous le titre Dossier érotique d'un notaire.

Jean-Marie Pallardy, qui joue dans tous ses films, enchaîne sur Le Journal érotique d'un bûcheron (1973) avec Claudine Beccarie - que l'on retrouvera ultérieurement dans des films X et dans le fameux docu Exhibition (1975) de Jean-François Davy - et la Néerlandaise Willeke Van Ammelrooy, qui va devenir l’égérie du réalisateur.

On retrouve la jolie Hollandaise aux génériques des deux westerns érotiques et parodiques que tourne Pallardy au milieu des années 1970 : L'Arrière-train sifflera trois fois et Règlements de femmes à OQ Corral (1975). Le réalisateur signe encore quelques films érotiques comme L'Amour chez les poids lourds (1975) et La Donneuse (1979) avant de se lancer au détour des années 1980 dans le vrai X sous le pseudonyme de Boris Pradley (ou Pradlay).

Après 1975, Jean-Marie Pallardy ne se contente pas toutefois de réaliser quelques films X. Il met aussi en scène des longs métrages mêlant habilement le polar avec un zeste d'érotisme. Après L'Amour aux trousses (1974) - avec Willeke Van Ammelrooy et Corinne Marchand -, le réalisateur signe Le Ricain (1975) avec Jess Hahn et le bodybuildé Gordon Mitchell puis Une femme spéciale (1979) avec Gordon Mitchell à nouveau et Karin Schubert - vue auparavant en reine espagnole dans La Folie des grandeurs de Gérard Oury.

On retrouve encore Gordon Mitchell dans White Fire/Vivre pour survivre (1984). Il y partage l'affiche avec Jess Hahn et Fred Williamson, acteur-phare de la "blaxploitation" que Quentin Tarantino et Robert Rodriguez réhabiliteront dans Une nuit en enfer en 1995.

Dans les années 1980, Jean-Marie Pallardy, travaillant toujours en indépendant, aura de plus en plus de mal à faire des films. Il participe quand même à la réalisation de Bruce contre-attaque (1982), un improbable film de kung-fu avec Bruce Le (sic !), un succédané de Bruce Lee. Gordon Mitchell refera encore une apparition dans Overdose (1987), puis ce sera au tour de David Carradine (pas encore remis en selle avec Kill Bill de Tarantino) de figurer au générique de The Donor/Femmes ou maîtresses (2000). En 2007, Jean-Marie Pallardy avait publié un roman policier baptisé "Amours parallèles" mis en images en 2009 avec des bouts de ficelle sous le titre Kill for Love.

Sources : www.nanarland.com ; Cinéma bis - 50 ans de cinéma de quartier (L. Aknin - Nouveau Monde Editions)

Publié dans Claps de fin

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