Ciné classic par Sal Obscur : Harlow, la blonde platine
Un film de Gordon Douglas (1965) avec Carroll Baker, Red Buttons, Mike Connors, Angela Lansbury, Raf Vallone…
Surtout connu pour ses westerns et ses thrillers, le réalisateur Gordon Douglas a déjà une cinquantaine de longs métrages à son actif (en près de trente ans de carrière derrière la caméra) quand il signe pour les studios Paramount Harlow, la blonde platine, le biopic (comme on dit à Hollywood) de l’actrice Jean Harlow (1911-1937) qui fut un sex-symbol dans l’Amérique puritaine des années 1930.
Autant le dire tout de suite, le film est raté et distille un ennui distingué, le scénario se bornant à exposer de manière purement linéaire et assez platement la trajectoire d’étoile filante de la star, de sa découverte par un imprésario alors qu’elle est une simple figurante, à sa mort prématurée à l’âge de 26 ans. En passant par des raccourcis (apparemment inexacts) sur ses relations avec sa mère et son beau-père, son mariage avec le numéro trois de la MGM Paul Bern (présenté avec force circonlocutions comme impuissant) et sa vie privée en général.
Ajoutons à cela que Jean Harlow ayant fait sa carrière à la MGM à partir de 1932, studio concurrent de la Paramount, les noms des protagonistes et les titres de films ont été modifiés…
Enfin, si le talent de Carroll Baker (qui avait été la Baby Doll d’Elia Kazan en 1956) n’est pas en cause, lui confier le rôle de Jean Harlow entre ses 17 ans et son décès apparaît comme une grave erreur de casting. L’actrice - qui ira dans la foulée poursuivre sa carrière en Europe et surtout en Italie (avec de beaux rôles dans le giallo) - affichait alors près de 35 ans.
Harlow, le film, rate donc totalement son sujet en ne réussissant pas à restituer l’audace de l’époque qui a pu propulser une blonde platine un tantinet scandaleuse au firmament de Hollywood (avant l'application stricte du fameux code Hays chargé de réguler le contenu moral des productions). Reste de magnifiques décors, de splendides costumes et, en cerise sur le gâteau, le Mike Connors d’avant Mannix, le rôle qui allait deux ans plus tard (à partir de 1967) consacrer définitivement l’acteur à la télévision.
Sal Obscur
Harlow, la blonde platine est disponible en Blu-ray chez Carlotta.