Roger Browne (1930-2024)
Figure dans les années 1960 du péplum et de l’eurospy (terme générique pour les films d’espionnage à la sauce italienne), l’acteur (et voxographe) américain Roger Browne est décédé le 11 octobre 2024 à l’âge de 94 ans.
Physiothérapeute (ou plus simplement masseur) de passage à Rome en 1960 alors qu’il accompagne l’un de ses clients, Roger Browne, doté d’un fort beau gabarit, est repéré par les "profileurs" en quête de colosses pour agrémenter les péplums alors tournés à la pelle.
Il est embauché pour Vulcain, fils de Jupiter (Salvi, 1962) (photo ci-dessus), puis monte en tête d’affiche dans La Vengeance du colosse (1961) de Marcello Baldi et enchaîne avec Les Dix gladiateurs (Parolini, 1963), Les Trois centurions (Mauri, 1964), La Vengeance de Spartacus (Lupo, 1964) (avec Gordon Mitchell, un autre musclé coutumier du genre), Les Gladiateurs les plus forts du monde (Lupo, 1964), Les Sept gladiateurs rebelles (Lupo, 1965)…
Au moment où le péplum tombe en désuétude, Roger Browne se reconvertit avec succès dans le genre eurospy. On citera Opération poker (1965) d’Osvaldo Civirani, Super 7 appelle le Sphinx (1965), Des fleurs pour un espion (1966), Un million de dollars pour 7 assassinats (1966) d’Umberto Lenzi, L’Agent Gordon se déchaîne (1965) et Du rififi à Amsterdam (1966) de Sergio Grieco…
Avec Argoman (a.k.a. Superman le diabolique, 07 contre Superdiabolique, La Guerre des robots, etc.) (1967) de Sergio Grieco, Roger Browne, en super-héros à la sauce italienne, tient sans doute le rôle le plus emblématique de sa carrière entre nanar attitude, kitsch et clins d’œil plus moins fins.
Le reste de la carrière de l’acteur, qui aura aussi le plaisir de croiser la magnifique Edwige Fenech dans Samoa, fille sauvage (1967) de Guido Malatesta, s’éparpillera dans les années 1970 avec des apparitions dans des films aux titres improbables comme Karzan, le maître de la jungle (1971) de Demofilo Fidani ou La Vie sexuelle dans les prisons de femmes (1973) de Rino Silvestro, et dans quelques Black Emanuelle avec la belle Laura Gemser.