Gena Rowlands (1930-2024)

Publié le par lefilmdujour

Par 20th Century Fox  

Aucun autre couple que celui formé par le réalisateur (et acteur) John Cassavetes, disparu en 1989, et l’actrice Gena Rowlands, décédée le 14 août 2024 à l’âge de 94 ans, n’a sans doute marqué aussi fortement le cinéma indépendant américain, leur vie familiale s’imbriquant étroitement avec leurs créations artistiques.

Gena Rowlands commence sa carrière d’actrice à la télévision en 1954, joue dans son premier film au cinéma en 1958 (L’Amour coûte cher, de et avec José Ferrer), marque de sa présence féminine le western Seuls sont les indomptés (1962) de David Miller aux côtés de Kirk Douglas et travaille pour la première fois sous la direction de John Cassavetes (qu’elle a épousé en 1954) dans Un enfant attend (1962), un drame psychologique avec Burt Lancaster et Judy Garland.

Gena Rowlands et Judy Garland dans Un enfant attend (1962)

Le film marque la rupture définitive du réalisateur avec le système hollywoodien et son engagement irréversible vers un style qui lui est propre avec des productions maison, tournées dans la maison familiale ou celles de proches, avec des acteurs amis, membres de la famille ou amateurs, et où la technique est mise entièrement au service de l’acteur. Et notamment au service de Gena Rowlands qui, sous la direction de son mari, va livrer des performances remarquables, saluées par des générations d’actrices.

Gena Rowlands dans Une femme sous influence (1975)

Devant la caméra de Cassavetes, elle joue dans Faces (1968), Minnie & Moskowitz (1971), Une femme sous influence (1975), Opening Night (1977), Gloria (1980) et Love Streams (1984).

Mari et femme dans la vie vont aussi se retrouver aux génériques de plusieurs longs métrages comme Les Intouchables (1968) de Giuliano Montaldo, Un tueur dans la foule (1976) de Larry Peerce et Tempête (1982) de Paul Mazursky, adaptation modernisée de la pièce de théâtre La Tempête de Shakespeare.

Gena Rowlands dans Opening Night (1977)

Après la disparition de John Cassavetes, Gena Rowlands est encore à l’affiche de très bons films signés par d’excellents réalisateurs comme Woody Allen (Une autre femme, 1988), Jim Jarmusch (Night on Earth, 1990), Terence Davies (La Bible de néon, 1994)…

Dans le film à sketches Paris je t’aime (2005), elle tourne sous la direction de Frédéric Auburtin et Gérard Depardieu dans le segment Quartier latin et donne la réplique à Ben Gazzara, acteur fétiche de Cassavetes (comme l'était Peter Falk).

Ben Gazzara, Gérard Depardieu et Gena Rowlands dans Paris je t'aime (2005)

Gena Rowlands a aussi travaillé sous la direction de son fils Nick Cassavetes dans She’s so Lovely (1996), Décroche les étoiles (1996) et N’oublie jamais (2003), et sous celle de sa fille Zoe Cassavetes dans Broken English (2006).

Nommée deux fois à l’Oscar de la meilleure actrice (pour Une femme sous influence et pour Gloria), Gena Rowlands avait reçu un Oscar d’honneur en 2016. Elle avait remporté le Golden Globe de la meilleure actrice en 1975 (pour Une femme sous influence), l’Ours d’argent de la meilleure actrice au festival de Berlin en 1978 (pour Opening Night) et le Golden Globe de la meilleure actrice dans un téléfilm en 1988 pour son incarnation de Betty Ford (l’épouse du président américain Gerald Ford) dans Betty Ford, femme de président.

Publié dans Claps de fin

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